Né le 2 février 1909 à Cavaillon (Vaucluse), exécuté le 27 mars 1944 à L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse) ; agriculteur ; communiste ; aide aux maquis Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils de Pierre Sarnette, cultivateur, et de Thérèse Estévenot, sans profession, marié à Cavaillon le 21 octobre 1931 avec Thérèse Lydie Vian, père d’une fille, Abel Sarnette était agriculteur à L’Isle-sur-la-Sorgue. Il participa à la reconstitution du Parti communiste clandestin auquel il aurait adhéré fin 1940. Il assura, dans sa ferme, l’accueil de militants recherchés. À partir de 1943, avec, entre autres, Paul Nouveau de Gordes (Vaucluse) et Albert Roure* de Ménerbes (Vaucluse), il contribua à la constitution des premiers maquis FTP de la région. Il y conduisit les jeunes réfractaires et organisa leur approvisionnement en armes et en nourriture. Avec Félix Tamisier du Petit-Palais (L’Isle-sur-Sorgue), il aida au passage de membres du Parti communiste dans les FTP. Sa ferme servait de relais pour les clandestins ou les candidats au maquis
Alors qu’il rentrait de son tour de garde-voies, il fut arrêté chez lui, dans sa ferme, route de Lagnes, avec ceux qui y étaient hébergés au petit matin du 27 mars 1944 par les hommes de la 8e compagnie Brandebourg et, peut-être, par ceux du truand Georges Pariétas dit « commissaire Boyer » qui travaillaient pour la Geheim Feldpolizei d’Avignon. Roué de coups, torturé tout comme Raoul Gros qui était enchainé avec lui, il fut abattu au bord de la route de Caumont-sur-Durance (Vaucluse), non loin de la ferme Charmasson. Ses meurtriers avaient été informés d’une réunion de la Résistance chez lui. Sa ferme fut pillée et incendiée, tout comme la ferme de la famille Charmasson, dont le fils était résistant.
IInhumé le 29 mars en présence de quelques membres de sa famille, Abel Sarnette eut droit à des obsèques officielles en même temps qu’Yvon Dariès*, Raphaël Michel* et un inconnu fusillé à Villelaure (Vaucluse)*, en présence d’une foule considérable le 28 septembre 1944. Son éloge fut prononcé par le militant communiste Raoul Gros, chef de file du PCF à Cavaillon, tandis qu’à Lagnes (Vaucluse), c’est Fernand Marin, futur député communiste du Vaucluse, qui lui rendit hommage.
Le 27 mars 1945, L’Étoile du Luberon, hebdomadaire de la section communiste de Cavaillon, consacrait à sa mort un grand article.
Son nom fut donné à plusieurs cellules communistes en 1945 (Le Thor, cellule 4 de Cavaillon), à une avenue de Cavaillon, dès le 21 octobre 1944, à une rue à Murs et à un rond-point de L’Isle-sur-la-Sorgue.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 31 mars 1960.
Sources

SOURCES : SHD GR 16 P 535924. ⎯ Arch. dép. Gard, 3 U 7 245 (cour de justice, dossier Ménessier) et 252 (cour de justice de Nîmes, dossier Paolino). ⎯ Arch. Dép. Bouches-du-Rhône 55 W 104, dossier Cappe. ⎯ Arch. dép. Vaucluse 6 W 14. ⎯ Archives Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. ⎯ Site internet du parti communiste du Vaucluse (www.pcf84danielecasanova.fr). ⎯ Cavaillon Libre 6 novembre 1944. ⎯ Cavaillon 1944. De l’ombre à la liberté, exposition Arch. municipales, août 2015 (Catalogue_expo_ombre_a_liberte-bd.pdf). ⎯ Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002 ; site du parti communiste du Vaucluse (www.pcf84danielecasanova.fr).— Jean Giroud, Cavaillon se souvient 1939-1945, sl, rééd. 2015. ⎯ André Simon, « Les saints communistes », Communisme n°51-52, 1997.⎯ état civil.

Jean-Marie Guillon

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