Né le 22 juin 1922 à Moréac (Morbihan), exécuté le 5 juin 1944 à Port-Louis (Morbihan) ; cultivateur ; résistant ; FTPF-FFI.

Joseph Justum
Joseph Justum
SOURCE : ANACR-56
Mémorial des fusillés de Port-Louis : </br>cénotaphes des inconnus
Mémorial des fusillés de Port-Louis :
cénotaphes des inconnus
Sur le monument aux morts de Pluméliau
Sur le monument aux morts de Pluméliau
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
La plaque apposée le 23 mai 2021</br> au centre du mémorial des fusillés de Port-Louis.
La plaque apposée le 23 mai 2021
au centre du mémorial des fusillés de Port-Louis.
SOURCE : Photos Françoise Le Louër
Joseph Justum était le fils de Louis Marie Justum, cultivateur à Kermadio en Pluméliau (Morbihan), et de Jeanne Marie Rosalie Gargasson. Célibataire, il était domicilié à Kervréhaut en Pluméliau.

Il rejoignit avec son frère aîné Roger Justum les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) de la compagnie Poulmarc’h de Pluméliau. Tous deux furent arrêtés le 8 juin 1944 à Kervréhaut en Pluméliau, au domicile de Roger, dans une opération d’intimidation des Allemands faisant la chasse aux jeunes tentés de rejoindre le maquis. Emmenés à Pontivy (Morbihan) où ils furent torturés, puis à l’École Sainte-Anne de Guémené-sur-Scorff (Morbihan), les frères Joseph Justum et Roger Justum furent fusillés à la citadelle de Port-Louis.

Interrogé en octobre 1948 par les gendarmes de la brigade de Baud (Morbihan), Louis Justum, père de Joseph, leur a déclaré : « À la Libération, j’ai été appelé à reconnaître le corps de mes enfants Roger et Joseph, mais je n’ai pu reconnaître ce dernier vu qu’il ne portait sans doute pas ses effets personnels ». Selon plusieurs témoignages de membres de la famille de Joseph Justum, son père Louis, après avoir reconnu le corps de Roger, ne supportant pas le malheur d’avoir perdu deux fils, aurait refusé de reconnaître celui de Joseph.

Le nom de Joseph Justum ne figure donc pas à côté de celui de son frère Roger sur le mémorial des fusillés de Port-Louis inauguré en 1960.

Auditionné en novembre 1948 par le commissaire Alexandre André, Jean Le Hir qui avait été arrêté le 8 juin 1944 en même temps que les frères Justum et qui avait été incarcéré dans la même cellule à Port-Louis avant d’être déporté en Allemagne, lui a déclaré : « À mon avis tous ceux qui sont restés après nous dans cette cellule ont été fusillés [...] J’ai d’ailleurs participé à la reconnaissance de certains corps de prisonniers de cette cellule. En conséquence, il ne peut y avoir aucun doute, les deux frères Justum ont été fusillés en même temps ».

Le 23 septembre 1952, le tribunal civil de première instance de l’arrondissement de Pontivy (Morbihan) a rendu un jugement transcrit sous le numéro 51 à l’état civil de Pluméliau le 31 août 1954, qui déclare « constant le décès survenu à Port-Louis courant juin 1944 de Justum Joseph ». Une mention additive portée en marge de son acte de naissance en mairie de Moréac le 14 février 1953 indique : « Décédé à Port-Louis le 5 juin 1944 (transcrit à Pluméliau le 13 octobre 1952) ».

Joseph Justum est donc bien l’un des six fusillés inconnus de Port-Louis.
Il a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Dans le Morbihan, à Pluméliau où une rue porte le nom de Roger et José Justum, il figure sur le monument aux morts communal.
En 2021, une plaque a été apposée par la Ville de Port-Louis au cœur du Mémorial des fusillés de la Citadelle, sur laquelle sont inscrits les noms de Joseph Justum et de trois autres fusillés « inconnus », Joseph Le Meste, Joseph Quéret et Marcel Boudard, dont les corps n’avaient pu être identifiés en 1945.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, 21 P 60 168. — FFISHD, Vincennes, GR 16 P 315 316 — Ami entends-tu... Journal de la Résistance bretonne, ANACR-56, n° 67, 1er semestre 1988 (photo). — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — René Le Guénic, Morbihan, Mémorial de la Résistance (photo), Imprimerie Basse Bretagne, Quéven. — " Les Martyrs de la citadelle de Port-Louis ", Chroniques Port-Louisiennes, juillet 1995. — Mémorial GenWeb. — État civil, Moréac (acte de naissance) ; Pluméliau (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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