Né le 22 novembre 1923 à Le Faouët (Morbihan), fusillé après condamnation à mort le 22 juin 1944 à Port-Louis (Morbihan) ; résistant ; FFI.

Joseph Le Meste
Joseph Le Meste
SOURCE :
Centre d’animation
historique du pays de Port-Louis
Mémorial des fusillés de Port-Louis :</br> cénotaphes des fusillés inconnus
Mémorial des fusillés de Port-Louis :
cénotaphes des fusillés inconnus
« Inconnu »
Sur le monument aux morts du Faouët
Sur le monument aux morts du Faouët
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
La plaque apposée le 23 mai 2021</br> au centre du mémorial des fusillés de Port-Louis.
La plaque apposée le 23 mai 2021
au centre du mémorial des fusillés de Port-Louis.
SOURCE : Photos Françoise Le Louër
Joseph Le Meste était le fils de Joseph Louis Le Meste, maçon, et d’Anna Trouboul, ménagère. Célibataire, il était domicilié à Kerozec en Le Faouët (Morbihan).

Joseph Le Meste rejoignit les Francs-tireurs et partisans français au sein du groupe de Scaër (Finistère). Il participa à plusieurs actions dans le Morbihan, au Faouët, à Hennebont et à Rosporden dans le Finistère. Le 9 mai 1944, il fut blessé lors d’un accrochage avec des soldats allemands à Querrien (Finistère) mais il parvint à se réfugier à Kerguivarech en Guiscriff (Morbihan). Dénoncé, il fut arrêté le 29 mai par des feldgendarmes de Quimperlé (Finistère) à Pont-Priant en Guicriff et incarcéré dans la prison dite du Bel Air installée dans l’ancien couvent des Ursulines devenu aujourd’hui le collège Jules Ferry de Quimperlé.

Le sort de Joseph Le Meste est resté longtemps incertain car il a fait l’objet de déclarations contradictoires.
Une attestation du capitaine François Kersulec, adjoint au commandant du Bataillon Louis d’Or datée du 21 janvier 1946 déclare que Joseph Le Meste « emprisonné à Quimperlé, n’a pas donné de ses nouvelles depuis le 28 juin 1944, date à laquelle il a quitté la prison de Quimperlé en direction de Port-Louis où il a dû être fusillé vers cette date ».
Un jugement déclaratif de décès rendu par le tribunal civil de Pontivy le 9 mai 1951 et transcrit le 24 mai 1951 en mairie du Faouët, constatant que Joseph Le Meste avait disparu après avoir été incarcéré à la prison de Quimperlé, l’a déclaré « décédé le 1er juillet 1944 dans la région de Quimperlé ».

Selon les archives allemandes déposées à Arolsen en 1971, Joseph Le Meste a été condamné à mort le 20 juin 1944 à Quimperlé pour activité de franc-tireur par le tribunal militaire allemand de la 265e Division d’infanterie, en même temps que Jean Coré, Jean Le Coz, Yves Le Jan, Joseph Le Solliec, Pierre Morvan et François Mahé. Il a été fusillé avec eux le 22 juin 1944 à Port-Louis (Morbihan), mais son père n’ayant pas pu identifier son cadavre lors de la découverte du charnier du stand de tir de la Citadelle de Port-Louis en mai 1945, le nom de Joseph Le Meste ne figure pas sur le mémorial des fusillés de Port-Louis inauguré en 1960.
Il est donc bien l’un des six fusillés inconnus de Port-Louis.

Joseph Le Meste a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué à titre posthume, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 11 juillet1958, publié au JO du 16 juillet 1958. Il a reçu à titre posthume la Médaille militaire et la Croix de guerre avec palme.

Au Faouët, le nom de Joseph Le Meste est inscrit sur le monument aux morts communal.
En 2021, une plaque a été apposée par la Ville de Port-Louis au cœur du Mémorial des fusillés de la Citadelle, sur laquelle sont inscrits les noms de Joseph Le Meste et de trois autres fusillés « inconnus », Joseph Justum, Joseph Quéret et Marcel Boudard, dont les corps n’avaient pu être identifiés en 1945.
Sources

SOURCES : Arolsen-International Center on Nazi Persecution, archives allemandes versées le 14 juillet 1971 : liste des personnes arrêtées, jugées et condamnées en mai et juin 1944. — SHD, Vincennes, GR 16 P 360821. — AVCC, Caen, 21 P 475 818. — Centre d’animation historique du pays de Port-Louis. — René Le Guénic, Les maquisards chez nous en 1944, Gourin-Le Faouët-Guémené, 2013. — Mémorial GenWeb. — Site des Amis de la Résistance du Morbihan. — État civil, Le Faouët (acte de naissance et transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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