Né le 1er novembre 1886 à Paris (XVIIe arr.), fusillé le 3 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; mécanicien ; communiste ; résistant.

André Lecler était le fils d’Alexandre, serrurier, et de Clémentine, née Cahot, fleuriste, et le frère de Alexandre Lecler. Marié, père d’un fils âgé de vingt-trois ans en 1942, il habitait 1 rue du Bas-Roger à Suresnes. Il adhéra au Parti communiste en 1929. Pendant la guerre, il participa à la résistance dans le réseau de renseignements et d’action du Komintern (Internationale communiste) organisé par Robert Beck, Szyffra Lipszyc et Hittel Gruskiewicz. André Lecler fabriqua du matériel pour l’allumage de bombes à retardement.
Il fut arrêté et interrogé le 1er juillet 1942 par le Sonderkommando IV de la Geheimfeldpolizei (GFP), police de sûreté qui siégeait à l’hôtel Bradford à Paris. Il y eut ce jour-là une vingtaine d’arrestations. André Lecler était en liaison avec Robert Beck et Gilbert Bacot.
Il comparut le 13 octobre 1942 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), et fut condamné à mort « pour aide à l’ennemi ». Il en fut de même de Robert Beck, Szyffra Lipszyc, Bénédikt Librod et Gilbert Bacot. Cinq autres furent condamnés aux travaux forcés à perpétuité dont Naftule Grosman, Dora Markowska et Alexandre Peschanski. Le frère d’André Lecler, Alexandre a été fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien.
Le 3 novembre 1942, André Lecler était passé par les armes au Mont-Valérien, inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). La presse collaborationniste (Le Matin, Aujourd’hui et Le Petit Parisien) se fit l’écho du verdict le 8 décembre 1942. À l’unisson, les trois journaux écrivirent que « la juive polonaise Szyfra Lipszyc [était] accusée d’avoir favorisé l’ennemi et d’avoir appartenu à des formations de francs-tireurs. [...] La plupart [étaient] des Russes, des Polonais, des Juifs et quelques Français. Le but de cette organisation était de mettre en fonction un émetteur clandestin de TSF ».
Il n’y eut pas une ligne dans la presse vichyste sur l’activité de renseignement du réseau Beck. Un émetteur ondes courtes permettait une liaison régulière avec Moscou, cinq postes émetteurs étaient opérationnels. Entre les premières arrestations début juillet 1942 et celle d’André Lecler, il s’était écoulé plus de deux mois, la branche renseignement n’était donc pas complètement démantelée.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2298, 77W 385. – AVCC, Caen, Boîte 5 (Notes Thomas Pouty). – Adam Rayski, Au stand de tir. Le massacre des résistants. Paris 1942-1944, Mairie Paris, 2006. – Site Internet Mémoire des Hommes.

Daniel Grason

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