Né le 12 juillet 1921 à Angers (Maine-et-Loire), fusillé le 4 juillet 1944 au champ de tir de Biard près de Poitiers (Vienne) ; plombier ; résistant FTPF.

Fils d’un père ferblantier, Lucien Béjeau, marié et père de quatre enfants dont le benjamin né en 1944, résidait à Saint-Barthélémy d’Anjou (Maine-et-Loire).
Depuis mars 1942, Lucien Béjeau appartenait au Front national. Requis au Service du travail obligatoire (STO), il s’émut de sa situation dans un café de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) où il retrouva des camarades. Ceux-ci lui conseillèrent de se planquer chez Marie-Hélène Blanchin épouse Valettes à « Lessard » sur la commune de Buxerolles (Vienne). Cette dernière convoyait en Poitou le matériel de propagande communiste dont elle prenait possession auprès d’Alfred Compeyron, dans une chambre louée au 10 rue de la Liberté à Vincennes (Seine, Val-de-Marne).
Dès son arrivée dans le département de la Vienne, il prit contact avec Charles Sidou alias Antoine, responsable interrégional militaire. Rapidement, Lucien Béjeau fut nommé responsable politique pour la Vienne. Il fut chargé de trouver des lieux sûrs pour les réfractaires au STO et de chercher de nouvelles recrues pour les FTPF.
À la veille du 1er mai 1944, les agents de la Section des affaires politiques (SAP) de Poitiers dirigée par le commissaire Rousselet intensifièrent leur surveillance et menèrent des investigations provoquant des arrestations en cascade dans les départements des Deux-Sèvres et de la Vienne.
_Avant son arrestation le 27 avril 1944, une voisine l’a dénoncé aux Allemands. Il fut mis au courant de cette dénonciation. Il eut le temps de dire adieu à sa famille puis il a fuit jusqu’à Poitiers en vélo afin de distribuer les tracts malgré le fait qu’il était recherché.
Lucien Béjeau fut donc arrêté le 27 avril 1944 avec Mme Valettes en possession de 20 000 tracts devant être distribués clandestinement le 1er mai. Un document retrouvé au cours de l’arrestation de Marie-Hélène Valettes permit à la première brigade de sûreté de Paris de tendre une souricière à Alfred Compeyron, ajusteur à la SNCF et évadé du camp d’internement de Rouillé (Vienne) depuis le 28 octobre 1943.
Lucien Béjeau, interné à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers (Vienne), fut condamné à mort par le tribunal militaire allemand de Poitiers (FK 677) le 24 juin 1944 car jugé dangereux pour la sécurité de l’État et détention d’armes. Face à la mort inévitable après l’annonce du verdict, il grava sur les murs de sa cellule « Bejault Lucien, 23 ans, Angers, 27 rue Pasteur, Condamné à mort ».
Il a été fusillé sur le champ de tir de Biard le 4 juillet 1944.
Son nom est inscrit sur le monument érigé à la mémoire des 128 fusillés sur le champ de tir de Biard, inauguré le 8 mai 1949.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Dép. Vienne, 1921W7 et 1921 W8. – Au nom de la Résistance, hommage aux 128 fusillés, coll. Centre régional « Résistance & Liberté » et MIMC Office national des anciens combattants Vienne, Poitiers, 2013. — Informations communiquées par Mme Fiona KELES, arrière petite-fille de Mr Lucien Béjeau.

Virginie Daudin

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