Né le 31 mars 1894 à Paris (XVIe arr.), fusillé par condamnation le 7 avril 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chef d’exploitation au Port autonome du Havre ; résistant au sein du groupe Morpain (futur réseau L’Heure H).

Georges Pïat
Georges Pïat
SOURCE : LEBAS Pierre, Le Havre.
Mousse à 15 ans, Georges Piat embarqua à 18 ans, en 1912, dans un sous-marin à bord duquel il participa à la guerre de 1914-1918. En 1919 il fut engagé au Port autonome du Havre en qualité de contre-maître. Par la suite il fut nommé Chef d’exploitation du Port Autonome du Havre
Georges Piat se maria et le couple eut une fille, Jeannine. Il résidait au Havre.
Contacté par Gérard Morpain, chef du groupe de résistance éponyme, Georges Piat fit partie des membres fondateurs de ce groupement où il entra au mois de septembre 1940 et auquel il appartint jusqu’au 8 juillet 1941, date de son arrestation. Membre actif, sous le pseudonyme de Franklin, il fut le chef trentainier du groupe Port et, avec René Brunel, chef du groupe Bourse. Ses activités furent paramilitaires et concernèrent également le renseignement. En effet, du fait de son activité professionnelle, Georges Piat fournit une documentation technique des travaux portuaires effectués par l’ennemi et il donna des renseignements sur les mouvements de la marine allemande. Toutes ces informations furent ensuite transmises à Londres (convention Lahire) par le réseau Béarn du docteur Gallet.
Suite à une dénonciation et à un piège tendu au groupement par les autorités allemandes au début du mois de juin 1941, vingt-cinq des membres du groupe Morpain furent arrêtés dont René Brunel, Gérard Morpain, Georges Piat et Robert Roux. Le 8 juillet 1941, lors d’une perquisition effectuée par par la police allemande au domicile de Georges Piat rue Jules-Simon ou rue Jules-Homond, des documents d’ordre militaire furent découverts et motivèrent son arrestation pour « intelligence avec l’ennemi et espionnage ». Parmi les vingt-cinq membres du groupe qui avaient été arrêtés, treize furent emprisonnés au Havre puis à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), et ensuite ils furent tous transférés à Paris à la prison de la Santé (XIVe arr.).
À la fin du mois de novembre 1941, débuta à Paris le procès des treize membres du groupe Morpain qui étaient emprisonnés à la Santé, ainsi que celui du dénonciateur du réseau, jugé lui aussi. Le 14 décembre 1941, le tribunal militaire allemand du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) condamna à mort quatre d’entre eux : René Brunel, Gérard Morpain, Georges Piat et Robert Roux. L’un des neuf autres membres qui comparaissaient fut condamné à quelques mois de prison, trois furent acquittés et cinq furent déportés. Le dénonciateur fut reconnu coupable d’avoir donné le groupe Morpain et fut condamné à cinq ans de travaux forcés. Il mourut au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) au mois de mars 1945.
Georges Piat a été fusillé le 7 avril 1942 au Mont-Valérien en même temps que René Brunel, Gérard Morpain et Robert Roux.
Georges Piat fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 7 avril 1942 division 39, ligne 2, n° 41, puis réinhumé en présence de sa fille le 7 avril 1967 à Montmirail (Marne) auprès de son épouse Isabelle.
Georges Piat fut reconnu Mort pour la France par le Ministère des Anciens Combattants le 13 janvier 1948. Il fut homologué membre de la Résistance intérieure française (RIF) et Interné de la Résistance (DIR). La Médaille de la Résistance lui fut attribuée par décret du 24 avril 1946, publié au JO du 17 mai 1946.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et au Havre sur le Monument commémoratif de la Résistance et de la déportation et sur une plaque au Port autonome du Havre, immeuble GPMH.
Le conseil municipal du Havre donna le nom de Georges Piat à une rue de la ville dans le quartier de Tourneville.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine).
Sources

SOURCES : DAVCC, SHD Caen, AC 21 P 525287. — SHD Vincennes GR 16 P 474844 (nc).— Arch. mun. Le Havre. — Godefroy Georges, Le Havre sous l’Occupation 1940-1944, Le Havre, chez l’auteur, 1965. — Billet Jean-Charles, Résistance de l’ombre, France avant tout, Le Havre, chez l’auteur, 1997. — Site Internet Mémoire des Hommes. — CGT du Havre, IHS de Seine-Maritime, Les Visages des martyrs, op. cit.. — Notes Thomas Piéplu et Delphine Leneveu. — Précision sur transmission à Londres par Michel Baldenweck en 2020. — Mémorial GenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Jean-Paul Nicolas, Delphine Leneveu, Thomas Piéplu

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