Né le 28 avril 1921 à Brétigny (Oise), fusillé le 6 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; berger, manœuvre ; résistant FTPF.

Fils de Lucienne Cazé, manouvrière, André fut légitimé par le mariage de sa mère avec Victor Aubert le 7 novembre 1925 en mairie de Villaines-sous-Bois (Seine-et-Oise, Val-d’Oise). André Aubert demeurait chez sa mère, 3 impasse Châteaudun, à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis). Berger dans le Cantal, il vint habiter avec sa mère à Villetaneuse (Seine, Seine-Saint-Denis), lors du décès de son père en 1936. Il trouva du travail chez Combe, une usine de peaux et chaussures à Saint-Denis. Sollicité pour adhérer aux Jeunesses communistes, il refusa.
En février 1942, il fut ouvrier agricole, puis bûcheron dans la Côte-d’Or. Il rentra ensuite en mai à Saint-Denis et fut embauché à la fonderie Jacques, rue de la Briche, en qualité de manœuvre. En avril, il fut désigné pour partir en Allemagne, mais son patron obtint un sursis. En juin, à nouveau requis pour partir, il en fit part à un collègue de travail, Marcel Guérin. En juillet, celui-ci lui certifia qu’un homme lui fournirait une fausse carte d’identité et des tickets d’alimentation. Rendez-vous était pris plusieurs fois à la gare de Saint-Denis. Il rencontra « Petit-Pain » qui le présenta au responsable des cadres à la Porte de la Villette. André Aubert accepta d’entrer dans les FTP, sous le pseudonyme d’Arsène, matricule 3118. « Courtier » et « Charlot » feraient équipe avec lui, sous le commandement de « Robert ».
Il quitta son travail pour prendre du repos le 19 août. Sept jours plus tard, à 18 heures il retrouva à la gare du Nord sept FTP, dont plusieurs qu’il ne connaissait pas. Tous descendirent à Clermont (Oise), pour tenter dans la nuit de saboter une voie ferrée sur la ligne Paris-Lille dans le secteur de Breuil-le-Vert, mais l’action, pour des raisons méconnues, tourna court. André Aubert fut interpellé le 27 août sur une route nationale par la Brigade régionale de la police de sûreté dans la région de Creil - Pont-Saint-Maxence. Le commissaire principal de la Brigade de sûreté continua l’enquête avec la collaboration de la BS2. Suite à l’interpellation d’André Aubert furent également arrêtés : Archange Giovanelli, poseur de voies ; Lucien Mèche, plombier-couvreur ; Marcel Guérin et Yvon Leclercq, mouleurs à la fonderie Jacques.
Les policiers de la Sûreté et de la BS2 organisèrent interrogatoires et confrontations. Les trois FTP faisaient partie de la région III dépendant de l’Inter-région parisienne. La tentative de sabotage de la voie ferrée était la première action à laquelle participait André Aubert. Incarcéré à la prison de Clermont puis de Fresnes, il comparut le 1er octobre 1943 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Condamné à mort pour « activité de franc-tireur », il fut passé par les armes le 6 octobre 1943 à 16 h 29 en compagnie de Lucien Mèche et Archange Giovanelli. Yvon Leclercq fut jugé pour « complicité de menées terroristes ». Il fut déporté, classé « NN » (Nuit et brouillard) et mourut le 2 février 1944 en déportation à Sarrebruck (Allemagne). Le nom d’André Aubert figure sur la stèle commémorative du cimetière de Saint-Denis, hommage du « conseil municipal [...] au quatre-vingt-quatre [déportés et fusillés] combattants de la liberté » de la ville.
Sources

SOURCES : Arch. PPo. 77W 667. – DAVCC, Caen, FFM/B VIII dossier 3 Liste S 1744-310/43 (Notes Thomas Pouty). – FMD, Livre-Mémorial, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. – État civil, Brétigny.

Daniel Grason

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