Né le 7 mars 1925 à Laon (Aisne), exécuté le 29 mai 1944 à Badaroux (Lozère) ; résistant ; membre du maquis Bir Hakeim.

Charles Loriette était le fils d’un électricien et était l’ainé d’une famille de trois enfants. Après le décès de son père, en avril 1939, il devint le soutien de famille et aida sa mère pour subvenir aux besoins du foyer. L’ensemble de la famille déménagea en Moselle, pour habiter la commune de Jouy-aux-Arches.
A partir de l’été 1940, la Moselle fut annexée au Reich. Malgré sa situation de soutien de famille, Charles fut appelé à intégrer les contingents de l’armée allemande en mai 1943. Ne pouvant pas accepter de servir l’armée qui occupait son pays, il décida de quitter la Lorraine pour rejoindre le maquis français dès qu’il reçut sa feuille de route allemande. Très recherché par les autorités allemandes car considéré comme déserteur, il traversa la France pour trouver refuge dans la région de Bagnols-sur-Cèze (Gard). Il entra en contact avec l’Armée secrète (AS) de Pont-Saint-Esprit qui réussit à lui trouver une planque. Toujours par le même intermédiaire, en janvier 1944, il entra en contact avec le maquis Bir Hakeim qui vint de s’installer dans la région. Il décida d’intégrer ce maquis où il prit le pseudonyme de Barnès.
Il participa aux combats de la Vallée Française contre les troupes d’Occupation (7 au 12 avril 1944), puis trouva successivement refuge au château du Castanier, au château de Fons et au Grand Hôtel du Fangas sur le Mont Aigoual. Il devint l’intendant du groupe de combat de Bir Hakeim. Pour échapper à l’encerclement du massif du Mont Aigoual, organisé par les GMR aidés de la Milice, les maquisards quittèrent leur refuge du Grand Hôtel du Fangas dans la nuit du 25 au 26 mai 1944. A la tête du convoi roulant, Charles Loriette et son groupe de maquisards, essentiellement composé de Guérilleros espagnols, traversèrent la localité de Meyrueis à l’aube du 26 mai, et s’installèrent dans la matinée du 26 mai au hameau de La Borie (commune de La Parade) sur le Causse Méjean. Il avait pour mission d’organiser le nouveau cantonnement du maquis avant l’arrivée du gros des troupes qui emprunta une autre route. Durant les journées des 26 et 27 mai 1944, il multiplia les réquisitions (farine, mouton, pain...) et organisa l’installation du PC du maquis dans le château Lapeyre de La Borie.
Le dimanche 28 mai 1944 à huit heures, commença le combat de La Parade contre les troupes d’Ocupation, qui avaient profité de la nuit pour encercler le maquis. Mais peu à peu, la situation critique des maquisards totalement encerclés et soumis à un feu terrible de la part des troupes d’Ocupation plus nombreuses et mieux armées, devint intenable. A seize heures, la dernière vingtaine des Biraquins encore vivants décide de se rendre, en faisant confiance aux promesses faites par l’officier allemand qu’ils seraient traités comme des prisonniers de guerre. Charles Loriette fit partie de ce groupe, qui, une heure plus tard fut conduit dans les camions de la Légion arménienne à Mende. Livré à la police allemande, torturé, il fut exécuté le 29 mai dans le ravin de La Tourette à proximité du village de Badaroux.
Son corps fut descendu sur Badaroux le soir même pour être enterré à côté du cimetière du village. Comme de nombreux autres corps, il ne fut pas reconnu avant l’inhumation.
Lors de la libération de la Moselle, à l’automne 1944, sa mère chercha à reprendre contact avec son fils dont elle était sans nouvelle depuis juin 1943. Le corps reconnu, fut exhumé et rendu à sa famille pour être ré-inhumé en Moselle en septembre 1945.
Son nom figure sur le monument aux morts de Jouy-aux-Arches (Moselle), sur le mémorial des maquisards de Bir Hakeim à La Parade (Lozère) morts les 28 et 29 mai 1944 à La Parade et à Badaroux, sur le monument érigé à Mourèze (Hérault) ) la mémoire des membres du maquis Bir Hakeim morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944.
Voir Ravin de la Tourette (Badaroux, Lozère), 29 mai 1944
Sources

SOURCE : L’Association départementale des anciens de la Résistance, La Résistance en Lozère, CD-ROM, AERI, 2006. — Notes d’André Balent.

Jean-Pierre Besse

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