Né le 24 juillet 1906 à Alby-sur-Cheran (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 23 octobre 1943 à Feyzin (Rhône) ; docteur en médecine ; résistant AS dans le Rhône.

Jean Long était le fils de petits commerçants qui eurent cinq enfants. Enfant, il gardait des vaches et des moutons pour gagner un peu d’argent. Bon élève, sans doute boursier, il parvint à entrer au lycée à Annecy, puis poursuivit des études de médecine qu’il payait en déchargeant des péniches la nuit. Interne de l’hôpital Saint-Luc à Lyon et diplômé de la faculté de médecine de Lyon en 1932, il soutint une thèse sur les paralysies faciales dans les parotidites suppurées. Avant la guerre, il était installé comme médecin spécialisé en rhumatologie, 34 rue Bonnard à Lyon. Il était membre du Parti radical-socialiste.
Il participa à la Résistance à partir de novembre 1941 au sein de divers mouvements, d’abord Le Coq enchainé fondé en 1941 par un médecin socialiste, Jean Fousseret puis Libération. Il dirigea par la suite le service de santé de l’Armée secrète.
Il diffusa tracts et journaux, forma des équipes de sabotage, fit du renseignement militaire en espionnant les usines de fabrication de matériel de guerre, en contact notamment avec André Philip à Londres, donna des soins aux résistants et fabriqua des faux papiers pour les juifs.
Il fut enlevé à son domicile, 18 cours Henri, le 22 octobre 1943 par le comité national antiterroriste et incarcéré à la prison Montluc. Il garda le silence sous la torture. Il fut exécuté à Feyzin (Rhône) par la Milice le 23 octobre 1943. Son corps fut retrouvé au lieu-dit les Quatre chemins le lendemain.
Citons le rapport de la brigade de gendarmerie de Saint-Symphorien-d’Ozon du 24 septembre 1945.
« Le 23 octobre 1943 à 6h45 la gendarmerie de Saint-Symphorien-d’Ozon était prévenue par le chef de Poste des GMR de Feyzin, de la découverte du cadavre d’un homme sur le VO2 allant de Feyzin à Corbas au lieu-dit les quatre chemins à 1500 mètres environ du hameau de Labégude.
Le cadavre était trouvé allongé sur le dos... la mort semblait être provoquée par arme à feu et nous découvrions l’entrée d’une balle à la nuque. Il était vêtu d’une robe de chambre grenat avec bordures grises d’une chemise de nuit blanche, d’un pantalon marron, chaussé de pantoufles d’appartement...Sur la poitrine un porte pancarte placé bien en vue sans doute par les agresseurs contenait les pièces d’identité...
Nous remarquions spécialement un papier dactylographié portant l’inscription suivante : « Comité régional de défense antiterroriste cet homme paye de sa vie l’assassinat d’un national, A bas de Gaulle- Giraud ».
L’avis de décès qui devait paraître le 25 octobre fut censuré, la mention « lâchement assassiné » fut remplacée par « décédé ».
En 1945, le cours Henri Quartier dans le quartier de Montchat (Lyon, 3e arr.) est devenu le cours du docteur Long ; la mention Mort pour la France lui fut attribuée en mai 1946. Une plaque fut apposée à sa mémoire à Feyzin, dans la rue qui porte à présent son nom. Il fut homologué, à titre posthume, lieutenant FFI en juin 1950.
Le 2 décembre 2006, une plaque fut scellée sur le mur de sa maison natale. On y lit « Ici est né le docteur Jean Long le 24 juillet 1906 – victime du nazisme pour des actes de résistance principalement en région lyonnaise – assassiné à Feyzin le 23 octobre 1943 pour que vive la Liberté ».
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, dossier 21P371497. — SGA-DIMI, Bureau Résistance, dossier 16P375853. — Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2824 engagements, Éditions BGA Permezel, 2003. — Laurent Cardonnet, Contribution à l’étude des étudiants de médecine et des médecins Morts pour la France pendant la seconde guerre mondiale, thèse pour le doctorat de médecine, Paris Descartes, 2010. — Archives de Lyon. — Mémorial GenWeb. — Le Coq enchaîné, Wikipedia. — Le Coq enchaîné, Musée de la Résistance en ligne

Jean-Pierre Besse, Dominique Tantin, Laurent Cardonnet

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