Né le 30 juin 1921 à Pertuis (Vaucluse), fusillé le 21 septembre 1943 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; menuisier ; militant communiste ; résistant au sein des FTPF.

Edgar Tarquin fut scolarisé à Pertuis, où il obtint son brevet élémentaire. Il devint ensuite apprenti menuisier. Il quitta Pertuis quand son père, cheminot, fut muté à Marseille, en 1937.
Edgar Tarquin adhéra alors aux Jeunesses communistes et milita dans le quartier populaire Cabucelle-Oddo. Il fut soupçonné par la police d’avoir distribué, dans la nuit du 27 au 28 mai 1940, un tract en gare d’Arenc. Celui-ci appelait à l’union du peuple de France devant le danger suscité par l’invasion de la France, dénonçait le « gouvernement des banquiers » et la répression contre les communistes et exigeait « tout le pouvoir aux travailleurs de France ».
Edgar Tarquin entra dans la Résistance et rejoignit, à Marseille, le 2e détachement Francs-tireurs et partisans (FTP), dirigé par Alphonse Dumay. En février 1943, il participa, avec celui-ci, à un attentat sur la voie ferrée, dans le quartier du Canet, contre un train transportant des permissionnaires de la Kriegsmarine. Dénoncés, plusieurs organisateurs de l’opération, qui échoua, furent arrêtés. D’autres rejoignirent les maquis. Réfractaire au Service du travail obligatoire (STO), Edgar Tarquin gagna le maquis du Luberon. Arrêté au cours d’une action à Avignon (Vaucluse), le 8 août 1943, par la Sipo-SD, il fut transféré à Marseille.
Condamné à mort le 21 septembre 1943 par un tribunal militaire allemand siégeant à Marseille, probablement avec quatre autres camarades, Edgar Tarquin a été fusillé le jour même. Les sources divergent à propos du lieu d’exécution : la prison Chave ou, selon sa sœur, Paulette Garcia, le fort Saint-Nicolas.
Deux lettres parvinrent à ses parents. L’une d’elles fut publiée par le quotidien communiste Rouge-Midi, dans l’un de ses premiers numéros légaux. Elle fut transmise à un militant communiste par un fossoyeur à qui Edgar Tarquin avait fait signe en allant au poteau d’exécution ou, selon sa sœur, trouvée par le chauffeur du camion qui transportait les condamnés à mort.
Edgar Tarquin fut reconnu « Mort pour la France ».
À Marseille, son nom fut donné à la place Oddo par délibération du conseil municipal du 19 juillet 1945. Une plaque en l’honneur du « lieutenant FFI [Forces françaises de l’intérieur] fusillé par les nazis septembre 1943 » a été apposée sur le mur du 187 chemin de La Madrague, ville où habitait sa famille. Le 27 juin 1980, le conseil municipal de Pertuis décida d’attribuer le nom d’Edgard-Tarquin à une rue de la ville.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Bureau Résistance. – Presse locale. – Mémorial GenWeb. – Arch. comm. Pertuis. – Rouge-Midi, 8 septembre 1944. – Marcel-Pierre Bernard, Les communistes dans la Résistance, Marseille et sa région, thèse de doctorat de troisième cycle, Université de Provence, Aix-en-Provence, 1982, p. 60, 156. – G. Krivopissko, La vie à en en mourir, op. cit., p. 231-234. – Michèle Bitton, Des noms pour mémoire. Les victimes de la Seconde Guerre mondiale à Pertuis (Vaucluse), Marseille, chez l’auteur, 2007, p. 117-122. – Acte de décès.

Robert Mencherini

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