Né le 29 mars 1920 à Saint-Dizier (Haute-Marne), mort des suites de blessures le 27 février 1944 à Rouen (Seine-Inférieure, Maritime) ; technicien ; responsable du mouvement Résistance dans l’Eure et la Seine-Inférieure.

André Antoine était technicien diplômé de l’Ecole Centrale de TSF, il exerçait la profession de radio-électricien. Il était domicilié aux Damps, commune proche de Pont-de-l’Arche (Eure). Dans ce village, son père, Louis, exerçait la profession de fontainier. Il fut mobilisé le 9 juin 1940 au 8è régiment de génie à Versailles, puis envoyé au camp de jeunesse en juillet 1940, au chantier de Rippes près de Bourg-en-Bresse (Ain).
Démobilisé le 20 février 1941, il mit ses compétences techniques au service de la Résistance. C’est ainsi qu’il s’employait à effectuer tous les travaux interdits par les Allemands : installations électriques clandestines, construction et réparation de postes d’émission ou de réception TSF. Il fut, dans le département de l’Eure, un des premiers organisateurs de la résistance contre l’occupant selon Marcel Baudot, ancien chef des FFI de l’Eure. Tout d’abord chargé par le Front-National de recruter des partisans dans tout l’ouest du département, il créa dans un très grand nombre de localités des groupes actifs et prit à cette occasion contact avec des dirigeants d’autres mouvements de résistance.
Au début de 1943, ayant eu des difficultés d’ordre politiques avec le Front-National, il passa au mouvement Résistance et devint responsable pour ce groupe de l’Eure et de la Seine-Inférieure. Ses responsabilités s’accrurent au sein de ce mouvement pour devenir nationales. André Antoine couvrait, dans les derniers temps, le quart Nord-Ouest de la France. Il organisa et participa à un nombre impressionnant d’actions contre l’occupant dans l’Eure, actions très diverses couvrant tous les types d’activités : renseignement avec relevés de plans en vue de bombardements, sabotages tournés vers les aérodromes allemands de l’Eure (Beaumont-le-Roger, Evreux, Conches), recrutement et organisation des maquisards de l’Eure mais aussi sauvetage de pilotes alliés et camouflage de réfractaires, repérage et études des lieux de sabotage, mise en cartes du dispositif militaire allemand et signalement des mouvements de troupes observés.
Passé au Comité directeur de Résistance à Paris sous les ordres directs d’Alger, André Antoine revenait de moins en moins souvent dans son département d’origine. C’est pourtant dans l’Eure, le 16 janvier 1944, à Beaumesnil, qu’il fut arrêté par la police allemande trois jours après le capitaine Trumelet. Il fut grièvement blessé par une rafale de mitraillette et transporté à l’Hôtel-Dieu de Rouen qui, pendant l’occupation était entièrement requis par les Allemands. Il subit immédiatement une opération qui révéla sept perforations des intestins dues aux balles. La police allemande l’interrogea dés le premier jour de son arrestation entre deux interventions chirurgicales successives.
André Antoine avait été arrêté dans le cadre d’un vaste coup de filet qui vit l’arrestation de 75 résistants en quelques jours.
Dans le dossier DAVCC décrivant son itinéraire résistant, on peut lire la formule suivante : « Interrogé plusieurs fois sur son lit de souffrances, il n’a jamais voulu répondre ».
Il mourut à l’Hôpital de Rouen le 27 février 1944 et fut inhumé au cimetière de son village : Les Damps. Sur sa tombe une plaque rappelle son martyr.
Il fut homologué, à titre posthume, lieutenant-colonel RIF et élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
Il s’était marié le 24 octobre 1942 à Valenciennes (Nord) avec Madeleine Hurez.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. — Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine Maritime. 1940-1944, édité par l’Association Départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime. 1994. — Lettre de Marcel Baudot sur A. Antoine commandant des FFI de l’Eure (1954). — État civil.

Jean-Paul Nicolas

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