Né le 27 janvier 1924 à Lezoux (Puy-de-Dôme), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; étudiant ; résistant gaulliste, membre des réseaux Kléber et Alliance.

Graffiti de la Chapelle des Fusillés au Mont-Valérien.
C. Bourdon
Texte : "Rimbert Jean de Lezoux (P de D) fusillé pour la France le 2 octobre"
Jean Rimbert était le fils de Benoît Rimbert, mécanicien garagiste, et de Marie, née Martin, sans profession. En juin 1940, face à l’annonce des défaites militaires, il essaya de convaincre un groupe d’amis de partir à vélo pour l’Afrique du Nord et combattre. Se retrouvant seul, il décida de partir vers l’Espagne à vélo. Il se fit arrêter par les carabiniers à la frontière espagnole. Il passa alors 3 mois da,s les prisons de Franco avant d’être remis aux gendarmes français qui le laissèrent partir.
Revenu dans la région, il s’inscrivit à la faculté des Lettres de Clermont-Ferrand. Passionné de la Grèce antique, il passait plusieurs heures par jours à se façonner un corps tel ceux des héros de l’Olympe selon le témoignage de son ami Guy-Noël Chaumont. A Clermont, lui et un groupe d’amis distribuent des papillons gaullistes.
Il va cacher des armes volées par Guy-Noël Chaumont dans un local de la gendarmerie, des armes qui avaient été saisies par la police.
Il rejoignit le réseau Alliances. Son activité lui vaut une condamnation du Tribunal correctionnel de Thiers pour activités gaullistes. Il est alors soumis à une étroite surveillance, ce qui ne l’empêche pas de participer à plusieurs actions avec le Corps franc du colonel Gaspard.
Le 27 avril 1943, il est interpellé chez ses parents à Lezoux par deux agents du Sipo-SD (Gestapo). Interné un mois à la prison du 92e R.I. de Clermont-Ferrand, où il subit des tortures, il est transféré à la prison de Moulins (Allier) le 25 mai, puis emmené au siège du Sipo-SD de Vichy pour les interrogatoires. Il arrive à communiquer avec ses parents, et explique qu’il est enfermé presque constamment dans un cachot parce qu’il refuse de parler. Enfin, le 25 septembre 1943, il fut transféré au fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 28 septembre 1943, vers 9 h 20, une équipe spéciale des Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) parisiens, composée de Marcel Rajman, Celestino Alfonso et Leo Kneler, était rue Pétrarque (Paris, XVIe arr.). Julius Ritter, général SS, responsable de l’envoi des jeunes Français pour le Service du travail obligatoire (STO), sortit de son domicile en automobile. Celestino Alfonso tira, Julius Ritter tenta de sortir par l’autre porte, Marcel Rajman tira à trois reprises.
Sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes », le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison 50 terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme, ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer SS und Polizeiführer. »
Cinquante otages furent passés par les armes au Mont-Valérien le 2 octobre 1943, dont quatorze membres du réseau Alliance, dont faisait partie Jean Rimbert. Il laissa un graffiti dans la Chapelle des fusillés du Mont-Valérien : "Rimbert Jean de Lezoux (P de D) fusillé pour la France le 2 octobre".
Son corps fut incinéré au funérarium du Père-Lachaise (Paris, XXe arr.), et les cendres furent transférées au columbarium du cimetière parisien de Pantin (Seine, Seine-Saint-Denis), urne no 42.
Deux ans plus tard, des obsèques solennelles eurent lieu à Lezoux.
Le réseau Alliance fut reconnu comme « unité combattante » du 1er février 1941 au 8 mai 1945. La mention « Mort pour la France » figure sur l’acte de naissance de Jean Rimbert.
Quelques années après le décès de son mari, en 1972, la mère de Jean Rimbert souhaita faire de sa propriété un centre "Jean Rimbert" au service des anciens internés et déportés amis le projet ne put aboutir. Elle fit alors un don important à la FNDIRP grâce auquel, pour l’essentiel, l’association pu acquérir un siège avenue Berthelot à Clermont-Ferrand ?
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 531176, dossier Jean Rimbert (nc). — SHD Vincennes, GR 16 P 511727, dossier résistant pour Jean Rimbert (nc). — Arch. PPo., 77W 985. – AVCC, Caen, Otage-B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). – François Marcot (sous la dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, R. Laffont, 2006. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. citLe Matin, 4 octobre 1943. – "Lezoux : Jean Rimbert, héros et martyr", Bulletin du Cercle d’études sur la Seconde Guerre mondiale de Thiers et sa région, n°8, octobre 2002. — "Jean Rimbert était mon camarade de combat", Bulletin du Cercle d’études sur la Seconde Guerre mondiale de Thiers et sa région, n°11, avril 2004, p. 24-25. — "Une mémoire de l’honneur et du respect. La famille Rimbert à Lezoux", Bulletin du Cercle d’études sur la Seconde Guerre mondiale de Thiers et sa région, n°12, avril 2004. — Jean Rimbert, Héros et martyr à 19 ans, 2016, FNDIRP du Puy-de-Dôme, 2016, 48 p. —Site Internet Mémoire des Hommes. – Jean Rimbert dit Arthur. Fiche biographique sur le site des Arch. dép. du Puy-de-Dôme. — État civil. Complément par Eric Panthou.

Daniel Grason

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