Né le 27 décembre 1925 à Lévignac-de-Guyenne (Lot-et-Garonne), fusillé le 18 juillet 1944 à Signes (Var) ; étudiant ; résistant, membre du mouvement Combat, puis des Mouvements unis de la Résistance (MUR) et adjoint au responsable de l’Organisation universitaire de la Résistance du Mouvement de libération nationale (MLN) des Bouches-du-Rhône.

Fils d’un officier de marine marchande, mort en 1944 dans le naufrage de son navire qui faisait liaison avec la Corse (et qui aurait été peut-être coulé par les Italiens), Guy Fabre était étudiant à l’École de Navigation de Marseille (Bouches-du-Rhône). Élève du lycée Saint-Charles, il avait obtenu son baccalauréat à quinze ans et demi, puis avait été élève de classe préparatoire au lycée Thiers.
Entré au mouvement Combat, il était devenu en juin 1943 responsable du Mouvement universitaire des Jeunes, organisé par Combat, puis par les MUR. Cependant, Albert Chabanon ayant été nommé par le chef départemental Renseignement-organisation-propagande (ROP) et chef régional des jeunes universitaires, Guy Fabre devint son adjoint. En janvier 1944, Albert Chabanon constitua un état-major des jeunes des Bouches-du-Rhône et Guy Fabre devint responsable du bureau d’études politiques du mouvement, chargé de la préparation d’un programme pour après la Libération. Il organisa ainsi une réunion générale des jeunes, avec une trentaine de cadres, le 22 avril 1944, à l’école primaire de la rue Candole, à Marseille. D’après Madeleine Baudoin (qui le fait naître le 12 novembre 1924 à Lévignac, Haute-Garonne), il faisait partie également du groupe franc de Jean Comte, avec qui il aurait réceptionné des armes parachutées près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), le 30 juin 1944. Il fréquentait la famille Madon, dont la maison servait de siège à l’Organisation universitaire de la Résistance. Il diffusait tracts et journaux clandestins, dont Le Marseillais rédigé par Albert Chabanon.
Il assista le 12 juillet 1944 à l’arrestation d’André Aune, René Mariani et Adolphe Lestrade, rue de Verdun, par la Gestapo. Guy Fabre prit alors la place de René Mariani à la tête du mouvement Jeunes. Se sentant surveillé depuis le 15 juillet, ayant décidé de partir, il fut cependant arrêté le 17 juillet, devant chez lui. Il apparaît sous le no 25 dans le rapport « Antoine », rédigé par Ernst Dunker (Delage), responsable de la section IV de la Sipo-SD, pour faire le point sur la dernière vague d’arrestations qu’il avait opérées.
Emprisonné aux Baumettes à Marseille, il a été fusillé avec vingt-huit autres résistants, après un jugement sommaire sur place, le 18 juillet, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes. D’après Dunker, le jugement aurait été prononcé par la cour martiale de la 244e Division d’infanterie. Les corps furent exhumés le 17 septembre 1944. Un monument funéraire a été inauguré le 18 juillet 1946 dans le lieu, connu désormais comme le « Vallon des fusillés », devenu nécropole nationale en 1996.
Son nom a été donné à la rue du Ier arrondissement de Marseille qui longe le lycée Saint-Charles par délibération du 27 juillet 1990. Il a été déclaré « Mort pour la France » et fut décoré de la Médaille de la Résistance le 23 octobre 1945.
Sources

SOURCES : Mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 213874 (nc). –Témoignages. – Germaine Madon-Semonin, Les années d’ombre 1940-1944. Les Jeunes dans la Résistance à Marseille, tém. inédit, dactylog., sans date. – Presse locale (La Marseillaise, 19 septembre 1944). – Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, thèse d’histoire, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1977. – Jean-Paul Chiny, La Résistance R2 assassinée, mém. dactylog., février 2010. – Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944), tome 3 de Midi rouge, ombres et lumières, Paris, Syllepse, 2011.

Jean-Marie Guillon

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