Dans cette commune du Gers et dans les communes des alentours (y compris en Haute-Garonne), 74 maquisards trouvèrent la mort suite à l’assaut du 116e Bataillon de grenadiers allemand.

Cimetière du maquis de Meilhan au bord de la D 29A entre Gaujan et Meilhan.
Cimetière du maquis de Meilhan au bord de la D 29A entre Gaujan et Meilhan.
Crédit : MémorialGenWeb
A la limite du Gers et de la Haute-Garonne, sur la commune de Meilhan, un maquis commandé par le docteur Raynaud de Lombez s’était constitué la dernière semaine de juin dans deux fermes vacantes "Le Priou" et "Larée".
Tous les jours de nouveaux volontaires viennent pour s’engager. Le Docteur Raynaud a bon espoir de les armer tous car le 3 juillet 1944, il a eu la visite du major américain Fuller qui lui a promis des parachutages. Ceux-ci arrivent d’ailleurs mais trop tard.
Mais le maquis a été repéré par les Allemands. Le 6 juillet au soir le camion du maquis est chargé pour faire mouvement le lendemain. Dans la journée, un homme du maquis, enfreignant les ordres, qui voulait se rendre à Lannemezan, a été pris dans un barrage allemand à l’entrée de cette ville. Emmené à la maison Pouy où une troupe de répression a fixé son PC, traité durement, il donne selon toute vraisemblance l’emplacement de son groupe. Mais ces révélations ne changent rien car on sait à présent que l’attaque du maquis était inscrite dans le plan d’opérations du 116ème bataillon de grenadiers, chargé des actions dans le secteur.
Le 7 juillet 1944, au petit matin, un détachement du 116e Bataillon de grenadiers allemand venu de Lannemezan, encercla le camp des résistants. 76 maquisards (dont 68 tués sur place, 4 exécutés à Lannemezan et 4 otages torturés et fusillés) succombèrent sous le feu de l’ennemi après avoir combattu courageusement.
Il est impossible de connaître les péripéties du combat, faute de témoignages probants. Les rescapés, préoccupés de se couvrir, n’ont eu que des vues partielles de l’attaque et de la défense. Le Commandant Marcellin, adjoint militaire du Docteur Raynaud, a pris en main un fusil mitrailleur et a dirigé son tir, masqué par une haie retrouvée hachée, en direction de Lasseube. Puis, suivi par son fidèle compagnon Bouet, il a cherché une voie de salut vers le bois du "Priou" mais déjà infesté de soldats ennemis. Aussi, sont-ils abattus dans le ruisseau dit de "La Lère".
A la ferme "Larée", la situation n’est guère meilleure. Ses occupants semblent avoir cherché, par un réflexe naturel, à se cacher dans le bois voisin d’où les Allemands venant de l’ouest les auraient découverts puis reconduits à la ferme et fusillés contre le mur. Le feu a été mis aux bâtiments d’où l’on sortit quatre cadavres calcinés, difficilement identifiables. C’est dans cette partie de la zone d’opérations que sont pris les otages arrachés à leur famille et fusillés au "Priou" par vengeance.
Le combat n’a guère duré plus de deux heures. Les Allemands, au coup de sifflet, se sont rués sur le mamelon du "Priou" s’acharnant sur les blessés avec sauvagerie, comme en témoignent les photos prises par la Croix Rouge. Puis, ils ont fouillé les alentours d’où ils ont pu débusquer quelques maquisards qui n’échappent pas à la tuerie. Ils ont emmené trois hommes à Lannemezan, on ne sait pourquoi, sinon pour les fusiller en soirée, au lieu-dit "le Pont d’Espagne".
Le compte rendu allemand (archives du groupe d’Armées "G") indique 60 morts dont 52 dénombrés (sic). D’autre part, il fixe à 75 hommes l’effectif du maquis. La source de renseignement n’est pas mauvaise mais légèrement ancienne car elle ne tient pas compte des recrues arrivées peu avant le combat.
Les chiffres établis par l’amicale du maquis de Meilhan sont les suivants :
Maquisards tués : 67 - Otages fusillés : 4 - Prisonniers exécutés : 3 (en fait 4) - Total : 74.
Par ailleurs, elle dénombre 17 rescapés. Il est permis d’en ajouter 3 de plus d’après de nouveaux témoignages ce qui donnerait un effectif d’une centaine de maquisards.


Lien vers des biographies des résistants exécutés sommairement et morts en action (notre recherche est en progrès et la majorité des biographies restent à rédiger)
Sources

Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu

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