Né le 31 décembre 1914 à Cambrai (Nord), exécuté le 1er septembre 1944 au camp de Natzweiler-Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) ; ingénieur ; résistant réseau SR Alliance.

Jacques Chappeau était le fils de Daniel Yves Armand Roger Gaston et de Germaine Juliette Euphrasie Sophie Marguerite Leduc. Il fut orphelin dès sa naissance et vraisemblablement pupille de la Nation, son père sous-lieutenant au 162ème Régiment d’infanterie ayant été tué au combat à Bixschoote (Belgique) le 10 novembre 1914. Il était célibataire.
Ingénieur, il fut mobilisé en septembre 1939 dans l’aviation et devint sergent pilote de chasse, obtenant la croix de guerre en 1940. Démobilisé, il reprit son métier d’ingénieur mais refusa de partir travailler en Allemagne et entra dans la Résistance le 1er mai 1943 au réseau de renseignements militaires Alliance comme agent de renseignements et de liaisons avec le pseudonyme "Juparte". Il devint chef du secteur Lille/Amiens zone "Olympe" dépendant de la région Nord. Il fut arrêté à Paris au 29 rue Lowendal (15ème arr.) par la SIPO-SD le 15 mars 1944 suite à dénonciation d’un agent double et interné à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) où il occupait la cellule 441. Il fut déporté le 19 mai 1944 avec 61 autres membres du réseau Alliance arrêtés à Paris, dans le Nord et la Bretagne à destination du camp de Schirmeck (Bas-Rhin), où il arriva par le convoi du 20 mai 1944. Le dossier d’accusation instruit par la Gestapo de Strasbourg dans le cadre de la liste des affaires n° 269 du 26 juin 1944 concernant Jacques Chappeau, Gabrielle Renou*, Jacques Imbert* et André Moutron*, tous agents du réseau Alliance, fut transmis au Tribunal de guerre du Reich qui y apposa les tampons « secret » et « affaire concernant des détenus » ainsi que la mention « NN » (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard). Il n’y eut pas de jugement et les inculpés furent remis à disposition du SD de Strasbourg le 10 septembre mais devant l’avance alliée les 106 membres du réseau Alliance détenus à Schirmeck, dont Jacques Chappeau, avaient été sur ordre du Haut commandement de la Wehrmacht (OKW) à Berlin, transférés en camionnette par fournées de 12 vers le camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin) où ils furent dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944, abattus d’une balle dans la nuque à la chambre d’exécution puis incinérés dans le four crématoire du camp, situé à côté dans le même bâtiment.
Il fut homologué comme agent P2 des FFC (Forces françaises combattantes) et chargé de mission de 1ère classe de la DGER (Direction général des études et recherches) avec le grade de capitaine.
Il reçut la Médaille militaire et la Médaille de la Résistance à titre posthume ainsi que le "Certificate of Service" signé du maréchal Montgomery le 6 mai 1946.
Il obtint la mention "Mort pour la France" le 8 novembre 1946 et "Mort en déportation" par arrêté du 9 mai 2012 ainsi que le titre de "Déporté résistant" le 23 avril 1964.
Son nom figure sur la plaque commémorative du réseau S.R. Alliance au camp de concentration du Struthof, à Natzwiller (Bas-Rhin).
Sources

SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Marie-Madeleine Fourcade L’Arche de ¨Noé éd. Fayard 1968.— Auguste Gerhards Tribunal de guerre du IIIe Reich éd. Le cherche midi, Paris 2014.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Livre Mémorial des Déportés de France — Mémorial genweb — Fondation pour la mémoire de la déportation

Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault.

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