Née le 20 septembre 1921 à Saint-Germain-des-Fossés (Allier), morte le 14 août 1943 à Tours (Indre et Loire) ; étudiante sage-femme puis secrétaire médicale ; résistante communiste de l’Allier et de Paris.

Suzanne Terret naquit dans une petite ferme de Saint-Germain-des-Fossés au lieu-dit La Cabine, au sein d’une famille de mil]itants communistes qui s’engagèrent dans la résistance. Son père, Pierre Terret, qui était cheminot, fut le maire de Saint-Germain-des-Fossés de 1905 à 1925. Sa mère, Léonie Terret, était institutrice. Après l’école de filles et le cours complémentaire, elle fut reçue au brevet mais échoua au concours d’entrée à l’école normale. Elle songea alors au métier de sage-femme et c’est à Montpellier (Hérault) puis à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) qu’elle continua ses études.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses parents aidèrent les groupes de résistants au sein du Front national (FN). La famille Terret participa à la confection et à la diffusion de tracts, et le domicile du 7 rue de la Cabine permit l’hébergement de prisonniers de guerre évadés ainsi que le camouflage d’armes. En 1942, Pierre Terret organisa le Front national sur le secteur de Saint-Germain-des-Fossés. Ayant prit contact en 1942 avec un groupe de résistance étudiante communiste, Suzanne Terret fut à partir du 1er mars 1942 agent de transport de la presse clandestine à Vichy, Cusset, Gannat (Allier) et Clermont-Ferrand, en liaison avec d’autres groupes de résistance.
En octobre 1942, elle partit à Paris comme secrétaire médicale et étudiante sage-femme. Elle appartenait au mouvement universitaire du FN avec Bernard Gilles, Ginette Cros, Gilbert Mury, Jeanne Brunswick et était en relation avec le docteur Lacroix des Corps francs de Libération (CFL) - Mouvement uni de la résistance (MUR) et le professeur Schumer. Ses activités de propagande consistaient en des distributions de tracts, de la presse clandestine et en des inscriptions rurales contre le service du travail obligatoire. Suzanne Terret fut arrêtée en flagrant délit en février 1943 par la police française du Ve arrondissement de Paris, rue du Pot de Fer, alors qu’elle peignait cette inscription sur un mur : "Etudiant, résiste à la déportation". Emprisonnée à la Petite Roquette (Paris), puis au camp des Tourelles (Paris) et ensuite au camp administratif de La lande Monts près de Tours (Indre-et-Loire), elle tomba malade et mourut d’épuisement le 14 août 1943, le lendemain de son transfert à l’hôpital de Tours. Elle fut inhumée à Saint-Germain-des-Fossés.
La mention "Mort pour la France" fut délivrée à Suzanne Terret le 12 février 1946 avec le titre d’internée politique et le grade homologué d’adjudant. Le Ministère des anciens combattants contesta en 1955 le lien de cause à effet entre l’arrestation et l’acte de résistance. Une longue procédure administrative aboutit au retrait du titre d’internée résistante car "il y eut internement administratif par mesure de sécurité" selon le jugement du tribunal qui invoquait une loi de répression de 1939 contre les militants communistes. Une grande campagne départementale fut engagé par le PCF et les associations d’anciens résistants contre ce jugement. L’école maternelle de Saint-Germain-des-Fossés porte le nom de Suzanne Terret depuis la délibération municipale du 13 octobre 1954.
Sources

SOURCES : Renseignements communiqués par André Sérézat. - André Sérézat, Et les Bourbonnais se levèrent, Nonette, Ed. Créer, 1986, 366 p.

Julian Mischi

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