Né le 6 juin 1923 à Paris (XVIIIe arr.), exécuté le 16 août 1944 à Châtenay-Malabry (Seine, Hauts-de-Seine) ; membre des Forces Françaises Combattantes (F.F.C.) « Les Ardents », F.F.I.

Fils de Ernest Jean-Baptiste Golaudin, avocat-conseil, et de Dora Zuma Italia Conti, née en Italie, sans profession, Henri Golaudin vivait probablement à Clamart (Seine, Hauts-de-Seine), son cousin Henry Golaudin de trois ans son aîné prit contact avec la résistance dès 1940. Il constitua un groupe de résistants « Les Ardents ».
Le 16 août 1944, les F.F.I. Henry Golaudin, commandant, Jacques Lauduique, alias Patrice lieutenant, Pierre Jarrige sous-lieutenant et Henri Golaudin alias Rico de retour d’une action de récupération d’armes à Malakoff étaient arrêtés avant 15 heures 30 par des civils porte de Vanves. Les quatre hommes furent poussés sans ménagement dans une camionnette. Conduits au siège de la police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD), appelée communément la Gestapo, ils furent interrogés, probablement torturés. Emmenés dans un terrain vague aux « Friches de Malabry » à Châtenay-Malabry, ils y ont été exécutés.
Le 20 août 1944 vers 16 heures 30, deux jeunes filles âgées de dix-huit et vingt ans découvraient les quatre cadavres. Elles prévenaient les gendarmes, ceux-ci constataient que les quatre hommes portaient des blessures multiples à la tête et à la poitrine, ils avaient été exécutés par des armes à feu : pistolets et mitraillettes. Les familles reconnurent les corps. Elles n’ignoraient pas que leurs enfants étaient dans un groupe de Résistance, mais ne connaissaient pas la teneur de leur implication.
Henri Golaudin fut homologué F.F.I. Le conseil municipal de Chatenay-Malabry nomma « avenue des Quatre-Fusillés » une artère de la ville. Une stèle à la mémoire des quatre jeunes résistants a été posée sur le lieu des exécutions.
Une plainte de sa mère déclencha une enquête de la police judiciaire. Jean Mamy alias Paul Riche (son nom de plume) fut arrêté. Monteur, acteur, scénariste, journaliste et cinéaste, militant CGT du cinéma, de 1933 à 1936, exclu au moment du Front populaire, il collabora au journal La Flèche, devint membre du Grand Orient de France. Il devint rédacteur en chef du journal antisémite et antimaçonnique Au Pilori, la section VI du SD de Paris le recruta fin 1940. Il devint membre du comité directeur du PPF, réalisa un film antimaçonnique Les Forces occultes.
Il infiltra plusieurs groupes de résistants, sa secrétaire aurait dactylographié une liste de six-cents dénonciations. Il assistait aux arrestations de résistants qu’il avait dénoncés en compagnie de la Gestapo. Il repéra le groupe de F.F.I d’Henri Golaudin, le dénonça à la Sipo-SD, assista aux arrestations et aux exécutions par des Géorgiens de la Gestapo. Arrêté en 1946, jugé, condamné à mort le 24 décembre 1948, Jean Mamy a été fusillé le 23 mars 1948 au Fort de Montrouge.
Sources

SOURCES : Bureau Résistance GR 16 P 261687. – Sous la dir. de Pierre-André Taguieff, L’antisémitisme de plume 1940-1944, (texte de Michaël Lenoire), Berg International, 1999. – Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la résistance, Le Cherche-Midi, 2005. – Site internet « La Libération de Paris » de Gilles Primout. — État civil.

Daniel Grason

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