Né le 8 septembre 1907 à Paris, mort sous la torture le 13 juillet 1943 à Compiègne (Oise) ; facteur aux chemins de fer ; résistant.

André Baduel
André Baduel
Son père était garçon de café et sa mère ouvrière relieuse à Paris. La famille s’installa à Compiègne où André apprit le métier de garçon de café. Après son service militaire, il travailla dans une blanchisserie, puis aux chemins de fer comme facteur intérimaire.
De retour d’exode, il fut évacué en Vendée. Supportant mal la défaite, il chercha par tous les moyens à lutter contre l’Occupation allemande. Membre du Bataillon de France, il échappa à l’arrestation puis entra en contact avec Madame Louis qui implantait localement le mouvement Résistance dirigé par Jacques Destrées.Il prit alors le pseudonyme de "Jean Leudab".
André Baduel organisa sabotages et collectes de renseignements, participa aussi au réseau Jean-Marie Buckmaster et à la distribution du journal Résistance. Il travailla avec, entre autres, Léon Terqueux et Jules Lefèvre, quant au général de Joybert, il était le conseiller militaire du mouvement.
Après le parachutage à Champlieu, alors qu’il préparait un second parachutage, il fut arrêté le 12 juillet 1943 à la gare de Compiègne par la Feldgendarmerie. Roué de coups par les policiers de la Sipo-SD, il fut contraint de leur montrer en forêt l’emplacement d’une cache d’armes mais prétendit avoir oublié. Torturé de nouveau dans les locaux de la police allemande au Frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu, il y mourut le 13 juillet 1943.
Sa femme et sa fille, cette dernière était son agent de liaison. Sa fille de quatorze ans, Jeanne Cailleux-Baduel oeuvra clandestinement avec son père, le général Joybert et "Monsieur Louis". Elle assura des liaisons entre Compiègne et Paris. Arrêtées à leur domicile le même jour qu’ André Baduel par la Feldgendarmerie de Saint-Quentin, la mère et la fille furent libérées le lendemain. La fille cessa ses activité de liaisons mais continua à distribuer des tracts clandestins. Elle obtint la carte CVR n°183270.
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André Baduel a été décoré de la Croix de guerre, de la Médaille militaire, de la Médaille de la Résistance et le titre d’Interné résistant lui fut reconnu en avril 1962.
La mention -Mort pour la France- a été apposée sur son acte de décès.
Son nom figure sur la plaque commémorative apposée par la SNCF en gare de Compiègne.

Ses cendres furent retrouvées dans une urne 23 ans plus tard au cimetière du Père Lachaise.
Sources

SOURCES : SHD, Caen, AVCC, 21 P 420363. — Témoignages recueillis par Jean-Pierre Besse, 15 juin 1993, enregistrement cassette audio. — Pons André, Archives Jean-Pierre Besse, 20 avril 2000, enregistrement cassette audio. — Biographie par Jean-Pierre Besse dans le CD-Rom AERI, La Résistance dans l’Oise, 2003. — Thomas Fontaine et Clément Gosselin dans Cheminots victimes de la répression, 1940-1945, Mémorial, Perrin/SNCF. — Centurie des plus jeunes combattants volontaires de la Résistance, Centurie. Livre d’Or, 2021.

Besse Jean-Pierre

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