Né le 20 janvier 1902 à Clerey (Aube), mort sous la torture le 15 août 1944 à Cannes (Alpes-Maritimes) ; négociant ; maire communiste de Vallauris (Alpes-Maritimes).

Militant communiste des Alpes-Maritimes, Pierre Chalmette fut élu maire de Vallauris le 5 juillet 1936 (voir Pourtalet). Il refusa en septembre 1938 de remplir le questionnaire autobiographique en soixante-seize questions qui lui était soumis et démissionna du PCF le 3 octobre 1938 :
« J’ai pris connaissance de ce document ``personnel et confidentiel’’ avec stupeur ou plutôt avec indignation. Ce que vous demandez là ce n’est pas une autobiographie, c’est la renonciation de soi-même, c’est la soumission servile, c’est l’abdication totale de l’individu pour en faire une machine, un esclave, pire un espion [...].
En conséquence je vous prie de recevoir ma démission de membre du Parti communiste » (La Patrie humaine, no 318, 4 novembre 1938).
Pierre Chalmette précisa ensuite : « Je déclarais qu’étant en désaccord avec la politique et l’attitude de ce parti au cours des événements de septembre, je donnais ma démission. Je venais en effet d’avoir la certitude que seul dans toute la France, à part quelques exaltés de droite, le PCF voulait la guerre, contre Hitler, pour la Tchécoslovaquie, la guerre contre le fascisme, pour la démocratie, mais la guerre pour elle-même car elle lui aurait peut-être permis d’instaurer la dictature de ses chefs même si celle-ci devait l’être sur des millions de cadavres de femmes, d’enfants et de prolétaires dont le Parti communiste se dit chaque jour le défenseur. »
Il démissionna également de ses fonctions mais fut réélu. Les conseillers municipaux communistes demeurant en majorité, Pierre Chalmette démissionna à nouveau et fut encore réélu avec un conseil qui lui était favorable.
Pierre Chalmette cessa ses fonctions en 1940. Arrêté par la Gestapo dans les premiers jours d’août 1944, il fut conduit à Cannes, villa Montfleury, torturé, en vain, jusqu’à sa mort survenue le 15 août.
Sources

SOURCES : Le Cri des travailleurs (Alpes-Maritimes), 11 juillet 1936. – La Petite illustration, 1938, no 897. – La Révolution prolétarienne, no 289, 25 février 1939. – Renseignements fournis par la mairie de Vallauris, 11 juin 1983. – Claude Pennetier et Bernard Pudal, Autobiographies, autocritiques, aveux dans le monde communiste, Belin, 2002, p. 120-121. – Notes Michel Dreyfus. – Michel Brot, Le Front populaire dans les Alpes-Maritimes, Éd. Serre, 1988.

Jean Maitron, Claude Pennetier

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