Sur la commune de Saint-Gilles-les-Forêts (Haute-Vienne), eurent lieu le 18 juillet 1944 de violents combats opposant les maquis de Georges Guingouin aux unités allemandes du groupement Ottenbacher. Une stèle établie après la guerre porte les noms de 10 résistants victimes des combats sur cette commune, morts en action, achevés après le combat ou exécutés sommairement après avoir été capturés.

La commune de Saint-Gilles-les-Forêts au sud est du département de la Haute-Vienne est limitrophe du département de la Corrèze. Elle est dominée par les hauteurs du Mont Gargan, à la limite des deux départements. Georges Guingouin en fut l’instituteur dans les années 30, militant communiste actif du secteur. Révoqué par le gouvernement de Vichy à l’automne 1940, du fait de ses activités politiques, il passa à la clandestinité dans cette zone où il disposait de nombreux appuis et organisa une résistance active.
Au 6 juin 1944, il commandait un ensemble d’unités FTPF qui virent après le débarquement affluer les volontaires. La menace ainsi créée en particulier sur les axes de communication, amena l’État-major allemand avec le soutien des autorités de Vichy à organiser une opération de répression des maquis FTPF de la région. Tandis que des unités de la brigade Jesser qui venaient de mener des opérations identiques dans le Puy-de-Dôme et le Cantal investirent à partir des 9 et 10 juillet une partie de la Corrèze et de la Creuse, des unités allemandes et miliciennes appartenant au groupement Ottenbacher vinrent de Limoges, dans le but d’encercler le secteur du Mont Gargan. Georges Guingouin, bien que prévenu, ne put selon sa stratégie ordinaire de guerilla, éviter le combat et disperser ses forces. En effet, un parachutage massif d’armes devait avoir lieu en plein jour le 14 juillet sur la commune proche de Sussac, et il fallait ensuite pouvoir évacuer et distribuer les armes et munitions attendues aux différents groupes de combat. Georges Guingouin dut donc accepter les combats pour retarder, sinon arrêter, les unités allemandes. Un extrait du Kriegstagebuch du Hauptverbindungstab 588 de Clermont-Ferrand, responsable de la coordination des troupes (et notamment des groupements Ottenbacher et Jesser) pour l’Auvergne et le Limousin, fait mention, le 17 juillet d’un nettoyage du groupement Ottenbacher dans les secteurs Chamberret, Domps, Saint-Gilles (donc à la limite de la Corrèze et de la Haute-Vienne). Le 18 juillet dans la matinée, des unités allemandes appartenant au 95ème Régiment de Sécurité engagèrent le combat avec les groupes de maquisards en défense sur la commune de Saint-Gilles. La supériorité allemande en armements leur permit de finalement s’emparer du village, de la Forêt Haute et de parvenir au sommet du Mont Gargan. Mais la route de Sussac resta bloquée par les résistants. Dans la nuit, le transport des armes et munitions étant achevé, la technique de harcèlement et de guerilla fut reprise.
Une stèle commémorative fut dressée après la guerre à Saint-Gilles-les-Forêts au bord de la Départementale 39A, à 1km du bourg vers Sussac (Mont Gargan), stèle portant l’inscription « Aux Maquisards tombés le 18 juillet 1944 - Passant souviens-toi ». Elle comporte dix noms de résistants tués sur cette commune lors des combats du 18 juillet 1944.
Liste des victimes :
BARCO Julien
BELLARBRE Louis
BELLARBRE Louis Marcel
CHAIZE Louis Roger
KAHN Paul
MALAVAUD Pierre
STORA Robert
TEXIER Pierre
INCONNU 1
INCONNU 2
En ce qui concerne les deux inconnus, Georges Guingouin rapporte dans ses mémoires (op. cit. page 195) que la compagnie espagnole qui tenait le cimetière de Saint-Gilles eut des pertes sévères ; on peut donc envisager l’hypothèse que les inconnus puissent être des républicains espagnols engagés dans la Résistance.
Sources

SOURCES : Georges Guingouin Quatre ans de lutte sur le sol limousin Ed. Hachette 1974 — commémoration 20 juillet 2014. France3-régions. — Notes Laurent Battut sur les opérations militaires allemandes — Mémorial genweb .

Michel Thébault

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