Le 10 août 1944, une colonne allemande fut envoyée depuis Rodez afin de dégager la région du bassin houiller de Decazeville (Aveyron) bloquée par les maquis qui s’étaient rendus maîtres des campagnes et contrôlaient ces communes industrielles.À mi-pente d’une côte dominant le village de Nuces (commune de Valady, Aveyron), elle rencontra, sur la route Rodez-Decazeville une voiture occupée par cinq maquisards de l’AS circulant en sens inverse.un combat s’engagea. Trois d’entre eux périrent dans l’affrontement.

Valady (Aveyron), côte de Nuces ; stèle commémorant les victimes de l'affrontement du 10 août 1944 entre des maquisards et le les troupes d'occupation
Valady (Aveyron), côte de Nuces ; stèle commémorant les victimes de l’affrontement du 10 août 1944 entre des maquisards et le les troupes d’occupation
Photographie : André Balent, 15 août 2017
Valady (Aveyron), stèle de la côte de Nuces. Détail
Valady (Aveyron), stèle de la côte de Nuces. Détail
Photographie : André Balent, 15 août 2017
Le 10 août, l’état major de la Résistance aveyronnaise avait rassemblé quinze de ses membres au château de Fau, Celui-ci est situé sur le rebord du causse de Gabriac et domine le Vallon de Marcillac, au nord-ouest de Rodez. À la fin du dîner, ils entendirent le bruit d’une fusillade. Pensant qu’ils étaient l’objet de la présence allemande dans le secteur, ils se dispersèrent, en se dirigeant vers des endroits divers, comme Corradi et Helle qui allèrent vers Conques.
De fait, les cinq maquisards de l’AS (de quel maquis aveyronnais ?) affrontaient l’avant-garde de la colonne (comprenant des SS). Ils furent rapidement débordés. Trois d’entre eux, Georges Andreassian, Pierre Boissière, Michel Cruzelles furent tués. Marcel Cabrol, blessé put se cacher et, retrouvé, fut conduit à Panat où il fut pris en charge par le docteur Escorbiac. Vincent Martorelli fut fait prisonnier. Amené à Toulouse, il fut incarcéré à la prison Saint-Michel jusqu’à la Libération de la ville.
Aucun des trois tués de Nuces n’était originaire de l’Aveyron. Ce département accuellit de nombreux maquisards majoritairement du Midi et, parfois, de plus loin. Les Aveyronnais n’ont constitué qu’une minorité des effectifs des maquis de leur département..
Peu après, les Allemands tirèrent des coups de feu contre le hameau de Bellevue où ils blessèrent à la jambe gauche René Latieule, âgé de seize ans. Puis ils cernèrent le village de Nuces où ils prirent deux otages, Massol et Belmon, agriculteurs, qu’ils relâchèrent une heure plus tard. La colonne parvint ensuite sans encombre dans les localités du bassin houiller où, avant d’en reprendre le contrôle, elles affrontèrent les maquisards de diverses obédiences (FTPF, AGE, AS).
ANDREASSIAN Ayagazoum (Georges)
BOISSIÈRE Pierre, Jacques
CRUZELLES Michel, Ghislain
Sources

SOURCES : Christian Font, Henri Moizet, Maquis et combats en Aveyron, Chronologie 1936-1945, Rodez & Toulouse, ONAC Aveyron, ANACR Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 2e édition, 2001, 412 p. [p. 346]. — Christian Font, Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, Rodez & Toulouse, CDDP Rodez, CDHIP Rodez, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, 343 p. [p. 208]. — Site MemorialGenWeb, consulté le 18 août 2017.

André Balent

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