Né le 15 août 1916 à Lorient (Morbihan) ; exécuté sommairement le 28 août 1944 à Plœmeur (Morbihan) ; marin-pêcheur ; FTPF.

Albert Le Roy
Albert Le Roy
Dans le vieux cimetière de Larmor-Plage
Dans le vieux cimetière de Larmor-Plage
Avenue des Quatre frères</br> Le Roy-Quéret à Larmor-Plage
Avenue des Quatre frères
Le Roy-Quéret à Larmor-Plage
SOURCE : Renée Forner, fille d’Albert Le Roy
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Albert Le Roy était le fils d’Yves Joseph Marie Le Roy, breveté fusilier, ancien combattant de la 1ère guerre mondiale, invalide de guerre (amputé d’une jambe), décédé, et d’Albertine Marie Louise Rio, cuisinière, divorcée et remariée en 1919 à Plœmeur (Morbihan) avec Joseph Quéret, avec lequel elle a eu trois fils : Joseph Quéret, Louis Quéret et Gilbert Quéret. Il avait épousé le 4 novembre 1940 à Larmor-Plage (Morbihan), Jeanne Mélanie Simone Béven.

Pupille de la nation après le décès de son père en 1926, Albert Le Roy fréquenta l’école primaire jusqu’au certificat d’études, puis embarqua comme mousse à l’âge de 13 ans sur un bateau de pêche, et devint novice, puis matelot sur plusieurs bateaux de pêche de Groix et de Lorient, avant de s’engager dans la Marine nationale. Embarqué comme fusilier marin en septembre 1939 sur le Chimère, il fut démobilisé le 21 juin 1940, et se retira à Toulhars en Larmor-Plage (Morbihan), où il exerça à nouveau la profession de marin-pêcheur. Le 4 novembre 1940, il épousa Jeanne Mélanie Simone Béven, dont il a eu trois filles : Liliane, née le 27 mai 1941, décédée le 5 juin 1941 ; Gisèle, née le 12 juillet 1942 ; Renée, née le 23 août 1944.

Albert Le Roy rejoignit les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) en mars 1943. Il collectait des informations sur les installations militaires allemandes et servait d’agent de liaison entre les secteurs de Ploërdut et de Priziac. Au cours du mois d’août 1944, habitant dans la poche de Lorient, il achemina des renseignements aux chefs maquisards qui tenaient le front entre Quéven et Kervignac.
Dénoncé par une voisine et son amant allemand qui le soupçonnaient de détenir des listes de collaborateurs et d’Allemands pouvant faire l’objet de représailles après la guerre, il fut arrêté le 28 août 1944 pour espionnage et conduit au village de Keradehuen en Plœmeur, au PC du capitaine Von Maltzahn. Il y fut interrogé violemment, puis exécuté par l’adjudant Weiss, sur ordre du capitaine Von Maltzahn. Il fut inhumé sur place et son corps ne fut retrouvé et exhumé, sur les indications de son dénonciateur allemand incarcéré à Port-Louis, que le 27 mai 1946, date où il fut identifié par sa mère.
Albert Le Roy obtint la mention « Mort pour la France » et reçut à titre posthume la médaille de Combattant volontaire de la Résistance, le 14 février 1961.

Informé de l’exécution d’Albert le Roy, le général allemand Fahrmbacher qui commandait la poche de Lorient, releva le capitaine Von Maltzhan de son commandement et le fit interner à Port-Louis. Selon Roger Leroux, cette sanction expliquerait que les crimes de guerre allemands furent plus rares par la suite.
Après la guerre, le capitaine Von Maltzahn fut emprisonné au camp de La Motte près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le 10 février 1949, il a été condamné à mort pour crime de guerre par le tribunal militaire de Paris, et a été fusillé le 4 juillet 1949 au fort de Montrouge (Seine, Hauts-de-Seine). L’adjudant Weiss a été acquitté.

Dans le vieux cimetière de Larmor-Plage, Albert Le Roy repose dans la même sépulture que deux de ses demi-frères :
- Louis Quéret, ouvrier à l’Arsenal de Lorient, mort le 25 juin 1942 des suites de la tuberculose contractée lors de travaux réalisés à bord du navire de guerre L’Impassible ;
- Gilbert Quéret, blessé le 7 mai 1945 sur le front de Lorient, mort des suites de ses blessures le 6 juin 1945.
Sur cette sépulture, une photo et une inscription honorent la mémoire d’un autre demi-frère, Joseph Quéret, condamné à mort et fusillé le 30 juin 1944, dont on n’a pas retrouvé le corps.

À Larmor-Plage, dès 1946, la rue par laquelle on accède au bourg a reçu le nom de « Rue des frères Le Roy-Quéret ».
En 2004, à l’occasion d’importants travaux de voirie, cette rue a été rebaptisée « Avenue des frères Le Roy-Quéret » et une plaque commémorative a été apposée en face de la médiathèque municipale, qui porte l’inscription :
« À la mémoire des frères
Albert Le Roy Louis Quéret
Joseph Quéret Gilbert Quéret
enfants de Larmor-Plage morts pour la défense de la Liberté lors de la seconde guerre mondiale ».
Le nom d’Albert Le Roy est inscrit sur le monument aux morts communal avec, par erreur, l’initiale « M. » comme prénom.
Sources

SOURCES : Ami entends-tu…, Bulletin de liaison et d’information de l’ANACR-56, numéros 116, 1er semestre 2001, et 135 ,4e trimestre 2005 (photo). — Jean-Yves Le Lan, " Albert Le Roy, victime de la barbarie nazie ", Cahiers du pays de Ploemeur (photos communiquées par Renée Forner, fille d’Albert Le Roy), 25 décembre 2015. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — , " Crimes de guerre en Bretagne ", blog de Kristian Hamon, 1er juin 2017. — Yves Landouer, " Les Quatre frères Le Roy-Quéret ", sur le site Internet Larmor-Plage. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État-civil, Lorient (acte de naissance) : Plœmeur (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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