Né le 23 février 1898 à Bordeaux (Gironde), dit exécuté sommairement en 1943 mais en fait mort le 7 juin 1945 à Limoges (Haute-Vienne) ; mécanicien d’aviation ; résistant.
Notice provisoire.

Il était le fils de Joseph Sanfourche, originaire de Dordogne et de Françoise Mauriac (cousine lointaine de François Mauriac). Lors de sa mobilisation en avril 1917, il était domicilié à Talence, Impasse des briques, avec sa mère (son père était décédé) et exerçait la profession de tourneur. Il fut incorporé le 19 avril 1917 au 2ème dépôt des Equipages de la Flotte et devint mécanicien dans la Marine. Promu quartier maître mécanicien le 1er janvier 1919, il embarqua sur La Lorraine puis le Jean Bart en 1920 avant d’être la même année démobilisé. Il revint s’installer à Talence où il vécut jusqu’en 1931, mécanicien d’aviation à la base de Mérignac. Il fut ainsi le mécanicien de Louis Bastié, pilote d’essai. Après la mort de celui-ci lors d’un accident d’avion en 1925, Arthur Sanfourche devint le mécanicien de Maryse Bastié, l’épouse de Louis Bastié. Il épousa en première noces, en 1922, Charlotte Menard, dont il eut une fille, Renée. Après le décès de Charlotte Menard, Arthur Sanfourche se remaria avec Madeleine Chatelain qui lui donna un fils en1929, Jean-Joseph Sanfourche. Il passa en 1935 dans l’armée de l’air muté à Rochefort (Charente-Maritime), à la 13ème Compagnie de l’Air. Il fut réformé le 7 septembre 1939 par la commission de réforme de Rochefort pour tuberculose pulmonaire. Il vint dans le Limousin en 1940 avec sa famille (sans doute pour poursuivre ses activités en zone libre) et travailla à la Base aérienne 274 Limoges-Romanet. Fin 1942, après l’occupation de la zone libre, la base fut fermée comme toutes les unités de l’armée d’armistice sur ordre des autorités allemandes (seul subsista en 1943 à l’aérodrome de Limoges-Feytiat un centre administratif de l’air et un groupe de sécurité aérienne). La quasi-totalité des personnels militaires furent alors démobilisés.
Arthur Sanfourche était résistant. Toute la famille aurait été arrêtée en 1942 par la police allemande, sans précision de date et de circonstances (mais nécessairement en fin d’année, l’occupation de la zone libre et donc du Limousin n’intervenant que courant novembre 1942). Son épouse Madeleine et son fils Jean Joseph, âgé de 13 ans furent finalement libérés. Selon le récit familial, repris par la plupart des biographes du peintre Jean Joseph Sanfourche, Arthur Sanfouche aurait été fusillé en 1943 (sans précisions de lieu ni de date). Cependant les sources administratives (registre matricule) comme d’autres sources familiales (son neveu René Maurel, in cahiers Robert Margerit op. cit.) indiquent qu’il mourut le 7 juin 1945 à Limoges (les conditions d’internement ayant vraisemblablement aggravé sa tuberculose). Le registre militaire indique également qu’il fut au 7 juin 1945 réintégré dans l’armée, ce qui explique les honneurs militaires rendus par les militaires de la base de Romanet lors de son inhumation au cimetière municipal Louyat à Limoges.
Jusqu’en 1960, année de la mort de Madeleine, sa mère, Jean-Joseph vécut dans la maison familiale de Montplaisir. » Jean-Joseph Sanfourche, pupille de l’État, étudiant en comptabilité puis peintre, exprima la douleur de cette répression dans son œuvre associée à l’Art brut, avec les yeux exorbités. Il disait : "Je ne suis pas où je suis né, j’ai vraiment commencé à vivre à l’âge de dix ans, époque de ma vie où j’ai fait connaissance avec les prisons allemandes. Mon père Arthur en est mort [...] Je suis en réalité un mutilé de guerre, car je sais que la maladie qui va m’embarquer pour le sommeil éternel découle de cette tragédie familiale" (Magasine Artension, février mars 1983).
Son fils Jean-Joseph Sanfourche fut un artiste important, proche de Jean Dubuffet pendant presque 18 ans . 500 de ses dessins se trouvent au Musée de l’Art Brut de Lausanne. Il fut ami ami avec : Robert Doisneau, Marcel Jouhandeau, Anatole Jakovsky, Gaston Chaissac, Françoise Giroud.
Sources

SOURCES : Sites internet. — Catalogue des expositions de Jean-Joseph Sanfourche. L’Art et l’émail, Musée municipal ancien évêché de Limoges, 1990. — Arch. Dép. Gironde. registre matricule, centre de Bordeaux, 1918, n°matricule 3557. — Cahiers Robert Margerit. Cahier 14 article Jean-Joseph Sanfourche, p. 246

Annie Pennetier, Michel Thébault

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