Né en 1922 aux Lilas (Seine,Seine-Saint-Denis), tué le 25 août 1944 à Fouronnes (Yonne) ; ouvrier tourneur ; résistant du Service national maquis.

Jacques Catric, domicilié 152 rue de Paris aux Lilas, avait été chef de troupe puis chef de groupe chez les scoutes. Il travaillait comme ouvrier tourneur-repousseur, dans une entreprise du XIe arr. de Paris ; son père était métallurgiste dans ce même arrondissement.
Jacques Catric était chef de groupe scout aux Lilas. Devenu réfractaire au STO, il s’était d’abord caché à Saint-Aubin-de-Baubigné (Deux-Sèvres) où il était devenu moniteur de colonie de vacances. Dans l’été 1944, moniteur à la colonie paroissiale des Lilas dans l’Yonne à Chatel-Censoir, il était parti avec cinq scouts pour rejoindre le maquis « Mado », petit maquis créé au début août 1944 dans la région de Vermenton (Yonne). Il disait « J’ai promis de servir l’église et ma patrie. L’église je l’ai servie de longues années. Je dois servir maintenant ma patrie ».
Le 25 août 1944, le chef de ce maquis, Henri Sillas, médecin à Vermenton, fut averti qu’une colonne allemande forte d’environ 400 hommes était stationnée dans un bois près de Fouronnes. Il décida de partir, accompagné de quelques-uns de ses hommes, pour essayer d’obtenir leur reddition. Effectivement, le capitaine Weber, qui commandait la colonne allemande, acceptait de se rendre mais seulement aux autorités américaines. Sillas lui proposa alors de l’emmener à Auxerre en voiture avec deux de ses lieutenants. Pendant ce temps, désobéissant aux ordres qui leur avaient été donnés par leur chef, une trentaine de membres du maquis « Mado » arrivèrent en camions à Fouronnes et se positionnèrent à quelques centaines de mètres du groupe allemand, sans prendre aucun dispositif de combat. Le lieutenant allemand Kiesel, responsable de la colonne en l’absence de son chef et opposé à la reddition, entraîna alors ses hommes et la colonne repartit, désarmant au passage les maquisards restés passifs.
Les prisonniers, les mains sur la tête et tenus en joue par une mitrailleuse postée sur le dernier camion allemand, furent contraints de suivre la colonne allemande. Après avoir traversé le village de Fouronnes, la colonne s’engagea sur la route de Fontenay-sous-Fouronnes. À 800 mètres environ du village, la mitrailleuse se mit soudain à tirer, fauchant une partie des résistants prisonniers. Neuf hommes, dont Jacques Catric, furent tués sur le coup, un dixième, Henri Gaucher, décéda un peu plus tard à l’hôpital d’Auxerre, tandis qu’une quinzaine d’autres étaient blessés, dont plusieurs grièvement.
Le nom de Jacques Catric figure, avec ceux de ses camarades tués, sur la stèle édifiée sur le lieu du drame. Il figure également sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre.
Une rue située près de son domicile porte son nom aux Lilas.
Sources

SOURCES : AVCC, 21 P 68 084. — Robert Bailly, La Croix de Saint-André, Éd. ANACR-Yonne, 1983, pages 295 à 301. CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Claude Delasselle, notice Le drame de Fouronnes). — Mémorial GenWeb. — Patrimoine Mémoire, La Résistance aux Lilas. Résistants dont les noms figurent sur nos plaques, 2010, ville des Lilas.

Claude Delasselle

Version imprimable