Un convoi —le dernier — partit de Compiègne le 17 août 1944 (I.265) à destination du KL de Buchenwald, avec 1255 hommes. Selon la fiche du mémorial de Royalieu, « Le trajet est très différent des précédents départs. Les détenus sont amenés en camion vers Rethondes et entassés dans des wagons à bestiaux en pleine forêt, pour ne partir que le lendemain. Le train est stoppé à Soissons et à Reims par le Consul général de Suède Raoul Nordling. Ce dernier a signé un accord avec le commandement militaire allemand qui lui accorde le droit d’administrer le camp de Royallieu. De ce fait, Raoul Nordling tente d’empêcher le départ du convoi à deux reprises mais sans succès. Le convoi arrive le 22 août 1944 au camp de Buchenwald. »
André Van Geit, déporté dans ce même convoi, écrivit après la guerre : « Dans la nuit du 18 au 19, entre Reims et Châlons, il y eut de nombreuses évasions. Par représailles, les wagons où eurent lieu les évasions furent vidés… Le lendemain matin, cinq camarades, parmi les plus jeunes, furent désignés par les Allemands comme victimes. Ils durent creuser leur tombe, s’y étendre à plat ventre, côte à côte et furent lâchement assassinés d’une balle dans la nuque… ». Gilbert, son fils aîné était un des otages exécutés à Dompremy, nom qui figure dans le « Dossier de Brinon » avec les mentions « renseignements communiqués par la mairie de Dompremy » et « fusillés le 19 août 1944 à Dompremy »
Quatre déportés sur cinq furent identifiés :
  • Daniel Lebreton, né le 21 mai 1924 à Alençon, imprimeur monotypiste ;
  • Albert Ledoux, originaire de l’Aisne ;
  • Raymond Maire, né le 31 juillet 1911 à Paris, domicilié à La Celle Saint-Cloud ;
  • Gilbert Van Geit, né en 1923 ; adresse de ses parents 34 Vallée de Couzon à Rive-de-Gier (Loire).

Leur nom ne figure pas sur la liste I.265 (ne concernant que les déportés immatriculés à l’arrivée), sauf celui de Raymond Maire. Aucun arrêté n’a été pris pour autoriser la mention « mort en déportation » sur les actes les concernant.
Sources

SOURCES. Notes Michèle Destour. — Sites Internet : FMD ; mémorial de Royalieu.

Frédéric Stévenot

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