Né le 18 mars 1923 à La Trimouille (Vienne), exécuté sommairement le 13 mars 1944 à Coyron (Jura) ; instituteur ; résistant de l’Armée Secrète (AS) et des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).

Albert Bardin était le fils de Désiré, Julien, Valentin Bardin (né en 1893 à La Trimouille, Vienne), cultivateur et d’Aline Gironneau. Son père mobilisé en septembre 1915 fit la première guerre mondiale dans l’infanterie, et participa à la campagne d’Orient, dans les Balkans du 2 janvier 1917 au 7 juillet 1918 (il fut blessé le 2 avril 1917 à Leskovets en Serbie). Démobilisé en septembre 1919, il s’établit à Preuilly-sur-Claise, près de la limite de la Vienne, au sud de l’Indre-et-Loire. Il épousa à La Trimouille le 18 mars 1922 Aline Gironneau et leur fils Albert y naquit un an plus tard. La famille s’installa ensuite à Huismes (Indre-et-Loire) puis en juillet 1933 à Saint-Michel-sur-Loire près de Langeais (Indre-et-Loire) où le père d’Albert Bardin devint régisseur du château de Planchoury. Reçu au concours d’entrée à l’école normale, Albert Bardin était en 1940 élève-maître à l’École normale d’instituteurs d’Indre-et-Loire. Réfractaire au STO, il quitta l’Indre-et-Loire, sans doute en 1943 et s’engagea dans la Résistance au sein de l’Armée Secrète (AS) du Jura au camp forestier de Montrond qui fut attaqué par les allemands le 27 février 1944. Sous la direction de Paul Sorgues, un groupe dont Albert Bardin faisait partie s’échappa du camp et s’installa près du Pont de la Pyle, à la ferme de Garde Chemin, entre Moirans et Orgelet (Jura). Dénoncé par un Milicien, le nouveau camp fut assiégé par les troupes allemandes aidées de la Milice le 13 mars 1944 à l’aube. Après l’engagement qui s’ensuivit vers sept heures du matin, les maquisards furent capturés, interrogés, torturés et exécutés, leurs corps mutilés. Ils seront inhumés au cimetière de Meussia après une cérémonie émouvante.
L’acte de décès fut dressé le 15 mars comme étant celui d’un « jeune homme tué en suites d’opérations de police par autorités occupantes » et rectifié par jugement du Tribunal civil de Saint-Claude du 13 décembre 1945, transcrit le 13 mars 1946.
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur son acte de décès et fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Saint-Michel-sur-Loire et de La Trimouille (Vienne), sa commune natale. Il figure également sur le monument commémoratif aux FFI, à Coyron (Jura).
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 32718 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 13866 (à consulter) — Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensement 1926) — Musée de la Résistance 1940-1944 en ligne. — DVD AERI Indre-et-Loire — Mémoire des Hommes — Mémorial Genweb.— État civil (actes de naissance et décès).

Jean-Louis Ponnavoy, Michel Thébault

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