Né le 16 avril 1920 à Ambrugeat (Corrèze), mort en prison des suites des tortures le 3 avril 1944 à Limoges (Haute-Vienne) ; cultivateur ; résistant FTPF et AS (18ème compagnie AS – FTP de Haute-Corrèze).

Pierre Desassis (de son prénom usuel André) était le fils de Léonard Desassis (né le 15 juin 1876 à Ambugreat) et de Jeanne Fournial (née le 27 août 1876 à Pérols), cultivateurs au lieu-dit Lassagne, commune d’Ambrugeat. Ses parents se marièrent à Pérols le 1er septembre 1906 et il était leur troisième enfant après Marguerite née en 1908 et Angèle née en 1911. Au recensement de 1936, il était cultivateur à Lassagne avec son père également scieur à la mécanique et son beau-frère Léon Vinatier.
A l’hiver 1941 – 1942 Georges Guingouin parcourut clandestinement la Haute-Corrèze allant « de commune en commune, demandant à chaque camarade d’en convoquer deux ou trois autres, pour constituer la base d’une structure indéracinable » (Georges Guingouin Quatre ans de lutte sur le sol limousin op. cit.). André Desassis s’engagea alors dans la Résistance, sous le pseudonyme de Darius (pseudonyme fourni par Georges Guingouin, lui-même surnommé Raoul), cachant à plusieurs reprises Georges Guingouin et participant dès le 19 avril 1942 avec Guingouin et quelques autres à une distribution de tracts et collage d’affichettes lors de la foire de Meymac (Corrèze). Il passa alors à la clandestinité organisant des attentats et des sabotages. « Le 14 décembre 1942 André Desassis, imitant Georges Guingouin qui a détruit la veille la botteleuse installée à Eymoutiers, fait sauter à Meymac celle du Ravitaillement Général : son but était de faire obstacle à la collecte agricole dont une partie sert à satisfaire les prélèvements allemands » (Fabrice Grenard Tulle, enquête sur un massacre op. cit.) Au printemps 1943, lors du développement des maquis, suite à la création du STO, il fut désigné par Léon Lanot pour prendre le commandement d’un maquis, le maquis Auffret près de Meymac, avec le grade de lieutenant. Il fut ensuite pour les FTPF, commissaire aux effectifs, de la Haute-Corrèze.
En octobre – novembre 1943, une vaste opération de ratissage et de démantèlement des maquis corréziens fut menée par les forces de Vichy (GMR en particulier). André Desassis fut arrêté en mission, lors de cette opération, vers Maussac, le 21 octobre. D’abord incarcéré à la prison de Tulle avec tous ses camarades, il fut transféré à Limoges en novembre, après une tentative pour le libérer, faite par la Résistance communiste contre la prison de Tulle, et qui échoua. Interrogé au siège de la SIPO-SD, villa Tivoli, il fut torturé et mourut des suites des tortures et de son incarcération à la prison de Limoges. Son décès fut enregistré le 3 avril 1944 à 10 heures, à l’hôpital de Limoges, rue d’Isle où il avait été transporté. Il n’avait pas encore 24 ans.
Il obtint la mention mort pour la France le 4 février 1948 et fut homologué FFI et DIR (déporté-interné-résistant). Il reçut à titre posthume le 15 avril 1947, la Croix de guerre avec étoile d’argent, accompagnée de la citation suivante : « Jeune chef aimé de ses supérieurs et de ses subordonnés ainsi que de la population patriote de Haute-Corrèze. D’un courage et d’un dévouement exemplaire. Arrêté en mission le 21 octobre 1943 et incarcéré à la prison de Limoges, n’a rien révélé sous les tortures de la Gestapo à la suite desquelles il est décédé dans sa cellule le 3 avril 1944 sauvant par son silence, tout le réseau de résistance de la Haute-Corrèze ». Son nom est inscrit sur le monument aux morts d’Ambrugeat. Il figure également sur la stèle 1939 – 1945 d’Ambrugeat et sur le monument commémoratif du Jardin d’Orsay à Limoges.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Corrèze (état civil, recensements) — Georges Guingouin Quatre ans de lutte sur le sol limousin Ed. Hachette 1974 — Maquis de Corrèze, 150 combattants et témoins Éditions Sociales 1975 — Fabrice Grenard Tulle, enquête sur un massacre, 9 juin 1944 Ed. Tallandier, 2014 — Anacr-Objat — Journal La Montagne L’ANACR en mémoire d’André Desassis et Clément Laguerite, 9 avril 2018. — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil, Ville de Limoges, registre des décès 1944 acte n°862.

Michel Thébault

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