JACQ Fernand, Joseph
Né le 12 janvier 1908 à Granville (Manche), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à La Blisière en Juigné-les-Moutiers, près de Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; médecin ; militant communiste du Finistère ; conseiller municipal du Huelgoat (Finistère).
Il devint secrétaire de cellule en 1933 et milita à l’Union fédérale des étudiants rennais jusqu’à cette date.
Il s’installa ensuite au Huelgoat (Finistère) comme médecin et fut élu conseiller municipal, le 12 mai 1935 ; il le demeura jusqu’en 1939.
En 1935, la liste communiste aux municipales, composée de huit artisans, quatre cultivateurs, un instituteur et deux retraités, avait devancé la liste SFIO, obtenant ainsi trois élus.
En 1937, Fernand Jacq était candidat du PCF aux cantonales à Huelgoat ; il se désista en faveur de Pierre Blanchard (SFIO), élu au second tour avec 55 % des voix face au radical François Le Dilasser.
Secrétaire de la cellule locale, il avait été condamné en 1939 par le tribunal de Châteaulin pour des projections de films sans autorisation. En septembre 1939, il démissionna de son mandat municipal, avant d’être révoqué.
Membre du comité régional de la région bretonne (Finistère-Morbihan) du PCF de 1935 à septembre 1939, il réorganisa ensuite le PCF clandestin dans le secteur du Huelgoat et cela jusqu’à son arrestation le 3 juillet 1941. Dès fin 1940, les Allemands lui avaient interdit de circuler en voiture. Membre du Front national, il faisait partie des premiers organisateurs de groupes FTP dans le Finistère selon Eugène Kerbaul.
« Médecin de campagne », « médecin des pauvres » comme il était décrit dans les rapports préfectoraux, il a été fusillé le 15 décembre 1941 avec huit autres otages dans le bois de la Blisière en Juigné-les-Moutiers près de Châteaubriant. (Voir Agnès Adrien.)
Au camp de Châteaubriant, il avait ouvert des cours de breton et monté un groupe de chant choral.
Il était très estimé dans toute la région d’Huelgoat où il fit campagne pour le développement de l’hygiène. Acquise aux communistes dès 1921, la mairie du Huelgoat fut marquée par la dissidence de Corentin Le Floch (ancien SFIO et PCF), avant de devenir le fief d’Alphonse Penven entre 1945 et 1989.
SOURCES : Arch. Dép. Finistère. – Arch. mun. Le Huelgoat. – Arch. Mun. Quimper, fonds Alain Le Grand, 22 J 210. — Le Breton socialiste. – Témoignage de Mme Jacq. – Mairie du Huelgoat. – Jean-Yves Michel, Religion et politique en Bretagne (1850-1960). Le cas du Poher, Keltic Graphic, 2000. – Fernand Grenier, Ceux de Châteaubriant, op. cit. – Notice Eugène Kerbaul. – État civil.
Jean-Pierre Besse, François Prigent, Georges-Michel Thomas