Maitron patrimonial (2006-2024)

Née le 3 juin 1892 à Nogent-sur-Oise (Oise), morte le 26 juillet 1961 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; militante communiste de Rennes  ; résistante FTP ; mère de fusillé, Henri Bannetel.

Fille de Julien, Théodore Henry, chauffeur et de Marie, Augustin Boquet, sans profession, Julienne Henry se maria le 26 avril 1917 à Paris XXe arr. avec Eugène, Marie, Joseph Bannetel, jardinier de métier puis employé à la mairie de Rennes car, ayant été blessé pendant la Première guerre mondiale, il obtint un emploi de bureau où il acquit des responsabilités. Le couple habitait 54 rue Danton à Rennes.

Leur fils unique, Henri, né le 1er décembre 1918, fit de brillantes études et s’impliqua dans les Jeunesses communistes, ce qui correspondait tout à fait aux idées de ses parents.

Dès le début de l’Occupation allemande, la famille s’engagea dans la lutte contre les Nazis. Novembre 1940, Julienne Bannetel entra en relation avec le Parti Communiste illégal et aida l’OS (Organisation Spéciale) de Rennes. Son domicile devient un lieu de réunions clandestines des responsables illégaux du département et même de la région.
Son fils Henri fut arrêté la 26 juin 1941 par la Gestapo. Après 15 jours passés à la prison Jacques-Cartier de Rennes, il fut envoyé à Compiègne. Julienne Bannetel envoyait des colis de nourriture à son fils et aidait les autres familles, en difficultés financières. Henri fut fusillé au Mont-Valérien le 15 décembre 1941 et, pour ses parents, ce fut un choc terrible. Julienne Bannetel cessa ses activités pendant quelque temps. Mais très vite, elle reprit contact avec la Résistance, plus résolue que jamais à lutter contre les occupants.

De 1942 à la Libération, elle abrita à son domicile des responsables régionaux et interrégionaux FTP de Bretagne et de Normandie. Elle collecta du ravitaillement pour les maquisards d’Ille-et-Vilaine, participa à la diffusion de la presse clandestine, distribua des faux papiers d’identité aux réfractaires et aux FTP.

Elle assurait les liaisons avec les interrégionales femmes, les aidait dans leur travail de formation des groupes de résistance. Elle entreposa à son domicile du matériel (armes, explosifs…).

Le commandant Pétri (alias Tanguy ou Loulou) conclut ce rapport ainsi : « Femme d’un grand courage, patriote, active et généreuse. Malgré l’arrestation et la mort de son fils, elle a continué son activité de Résistante ».

Après la guerre, Julienne Bannetel ne cessa d’aider les familles de fusillés ou de déportés dans leurs démarches administratives ou dans leur vie quotidienne. Elle lutta jusqu’à sa mort, en 1961, pour rappeler le souvenir des luttes de la Résistance.

 

Sources

SOURCES : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, Fonds Pétri 167 J43. — Site Mémoire de guerre (Rennes). — Absente du site du SHD Mémoire des hommes, consulté le 26 août 2022. — Acte de naissance.

Renée Thouanel-Drouillas

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