DOUCET Pierre, Stanislas, Albert
Né le 6 octobre 1912 à Sées (Orne), fusillé le 28 mai 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; entrepreneur de travaux publics ; résistant, membre du réseau SR Air 40.
Pierre Doucet était le fils de Léon Pierre Raoul Doucet et d’Albertine Suzanne Désirée Roulle, marié le 6 juin 1938 à Mamers (Sarthe) avec Jeanne, Andrée Breton, divorcé en 1943, sans enfant.
Il résidait à Caen (Calvados) — mais, d’après Gual et Larrieu (op. cit) il habitait en 1942-1943, 12, rue des Primevères à Perpignan — où il fut l’un des principaux agents du Service de renseignements Air dirigé par Louis Esparre, originaire des Pyrénées-Orientales, son beau-frère muté en 1941 à Perpignan. Il fournit de nombreux renseignements sur les positions allemandes. Pierre Doucet était entrepreneur des Travaux publics.
Il fut arrêté à Caen le 14 décembre 1942 par les autorités allemandes pour « espionnage » et interné à Fresnes (Seine, Val-de-Marne).
Malgré deux interventions en sa faveur, Pierre Doucet fut condamné à mort le 11 mai 1943 par le tribunal militaire allemand du Gross Paris et fusillé le 28 mai 1943 au Mont-Valérien à 16 h 03 en même temps que Louis Esparre et Robert Jeanne.
Il a été inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Reconnu Mort pour la France, il a été homologué aux titres d’interné politique le 15 janvier 1963 et interné résistant le 17 septembre 1964, membre du SR Air40, des FFC, Forces françaises combattantes.
Son nom est gravé sur la cloche mémorial du Mont-Valérien et à Ramatuelle (Var) sur le Mémorial des Services Spéciaux.
Dans son journal l’aumonier allemand Franz Stock écrit :
Vendredi 28.5.43
3 exécutions
Visites à Fresnes. Y suis resté pendant la pause déjeuner. 3 exécutions l’après-midi : Louis Esparre, R. Jeanne, Pierre Doucet, de Caen. Belle mort des trois, confessés, communié. Récitâmes ensemble plusieurs fois le chapelet lorsqu’ils quittèrent leurs cellules et en chemin ; Esparre me remit son chapelet avec étui, de même Doucet au dernier moment, Jeanne sa chaine et son alliance. Enterrés à Ivry. »
Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont-Valérien, Cerf, 2017, p. 160.
SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty), 21P 636480. — SHD, Vincennes, GR 16P 190672 (nc) et GR17P 205 et 17P 216 (nc). — Centre de recherche d’histoire quantitative de l’Université de Caen, Quellien J. [dir.], Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, Caen, Conseil Général du Calvados : Direction des Archives Départementales, 2004, 240p.— Notes d’André Balent, d’après :Ramon Gual et Jean Larrieu, Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane, IIb, De la Résistance à la Libération, Prades, Terra Nostra, 1998, p. 921.— MémorialGenweb. — Thierry Marchand, Résistance et espionnage, les pionniers du Service de renseignement de l’armée de l’air en Normandie, op. cit. — Notes Annie Pennetier.
Delphine Leneveu, André Balent