GUILLOT Maxime, Julien
Né le 1er janvier 1900 à Bruailles (Saône-et-Loire), mort par suicide le 20 ou 29 janvier 1944 à Dijon (Côte-d’Or) ; employé SNCF puis restaurateur ; résistant membre du Bureau des opérations aériennes (BOA) et de l’Organisation civile et militaire (OCM) en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire ; compagnon de la Libération.
Fils d’aubergistes, Maxime Guillot perdit sa mère à l’âge de sept ans et obtint son certificat d’études primaires en 1912. Il travailla dans les fermes environnantes jusqu’à son service militaire. Incorporé en 1920 au 3e Régiment d’infanterie à Belfort, il servit ensuite au Maroc. Démobilisé en 1922, il entra à la SNCF comme aide ouvrier aux ateliers de Dijon Perrigny en mai 1923. Militant socialiste, il acheta avec son épouse Lucie, dans les années trente, un café à Chenôve en Côte-d’Or puis un café-restaurant, le Grand Saint Vincent. Mobilisé sur place en 1939, aux ateliers de Perrigny, il reçut l’ordre de se replier dans le Rhône puis, après l’armistice, reprit la direction du Grand Saint Vincent. Il utilisa son établissement pour héberger, habiller et faire passer en zone libre des prisonniers français internés au camp de Longvic. Dès le début de 1941, il établit un étroit contact avec les organisations de résistance de cheminots ainsi qu’avec des éléments de groupes francs. En 1943, sous le nom de Julien, il organisa et dirigea de nombreux sabotages avec le groupe d’action immédiate dit groupe Charlie, qui se distingua au cours des mois de juin et de juillet par ses opérations de sabotage des câbles téléphoniques et des réseaux de télécommunication. En juillet 1943, il s’engagea également dans le Bureau des opérations aériennes (BOA) de la Région D où il fut rapidement chargé de diriger les opérations aériennes dans le département de Saône-et-Loire. Il était responsable du secteur Côte-d’Or Sud/Saône-et-Loire Nord. Il devait trouver des terrains favorables aux parachutages d’armes, munitions, matériel, essence… Il déploya dans ce secteur une activité inlassable et constitua un important réseau de terrains. L’Organisation civile et militaire (OCM) le nomma officier, chargé de mission des Forces françaises combattantes (FFC). Recherché par la police allemande en novembre et décembre 1943, il échappa de justesse à plusieurs reprises à l’arrestation. Malgré la responsabilité d’une famille nombreuse et des risques toujours accrus, Maxime Guillot refusa d’abandonner son poste et les sabotages succédèrent aux sabotages. Au mois de janvier 1944, il tomba dans une souricière, montée par les Allemands à Chagny. Appréhendé, au moment de monter en voiture, il sortit le revolver qu’il avait réussi à dissimuler et abattit un des Allemands, en blessant un deuxième. Bien que blessé lui aussi, il parvint à s’échapper sous le tir de l’escorte des policiers. Les deux résistants arrêtés avec lui dont son radio R. Barro (Berbère) purent eux aussi s’échapper. Toute la région fut mise en état d’alerte pour le retrouver. Quinze jours plus tard, le 29 janvier, il fut à nouveau cerné dans un café de Dijon, le Brocot, où il se rendait à un rendez-vous avec des responsables du BOA. Une fois encore, il abattit deux Allemands. Blessé aux jambes, il s’écroula place Blanqui, avala un important document dont il était porteur et se tira une balle dans la tête pour éviter de donner des renseignements à l’ennemi. Il était père de quatre enfants. Ses obsèques, le 2 février 1944, au cimetière de Chenôve, se déroulèrent devant plusieurs milliers de personnes. Le maire de Chenôve, Michel Naudot, rendu responsable par les Allemands de cette manifestation patriotique, fut arrêté. Il mourut en déportation. Maxime Guillot fut fait chevalier de la Légion d’honneur, compagnon de la Libération par décret du 20 janvier 1946. Il reçut la Croix de guerre 1939-1945 avec palmes et la Médaille de la Résistance. Il fut homologué lieutenant FFI à titre posthume en mai 1947. Une rue de Chenove porte son nom.
SOURCES : DAVCC, Caen. – SHD, DIMI, Bureau résistance, dossier 16P279532. – Site de l’ordre national de la Libération. – Michel Pichard, Parachutages sous l’Occupation, Erti éditeur, sans date.
Jean-Pierre Besse