Saint-Marcellin (Isère), 29 novembre 1943; 19 et 22 mai 1944, 24 août 1944
Entre 1940 et 1945, la ville de Saint-Marcellin (Isère), qui n’est pas dans le Vercors, mais au pied du Vercors, n’était pas au cœur des combats pour la libération du pays, face à l’occupant allemand, mais plusieurs de de ses habitants furent victimes de ce dernier ou de ses affidés français.
Le 29 novembre 1943, le Docteur Victor CARRIER, conseiller municipal et conseiller général, responsable local de la Résistance, fut abattu par un membre du PPF, collaborateur de la Gestapo lyonnaise, après avoir tenté de résister à son arrestation au moment de ce qui fut appelé la Saint-Barthélémy grenobloise.
Le 19 mai 1944, Julien AILLOUD fut abattu d’une rafale de mitrailleuse puis achevé. Il n’avait pas entendu les sommations faites par une patrouille allemande. Il était sourd.
Le 22 mai 1944, Camille MONNIER, radio d’une mission interalliée,et Jean RONY, qui l’hébergeait, furent surpris par des membres de la police allemande venus de Valence (Drôme) pour les arrêter sur dénonciation.
Les deux hommes furent abattus par des rafales de pistolet-mitrailleur.
Camille Monnier mourut sur le coup. Transporté à l’hôpital de Saint-Marcellin, Jean Rony y décéda le 25 mai 1944.
Le 22 août 1944, jour même de la libération de Saint-Marcellin, des avions allemands bombardèrent et mitraillèrent la ville.
Cette stratégie de bombardement de localités, faisant peu de cas des victimes civiles, visait à dissuader les habitants d’apporter leur aide aux résistants dont les maquis étaient proches ou aux troupes alliées qui approchaient.
Quatre bombes tombèrent sur le centre ville et une de l’autre coté de la Cumane, la rivière locale. Quant aux mitraillages qui les accompagnaient c’est également le centre ville qui fut visé.
Par-delà les dégâts matériels, l’on constata malheureusement que deux bombes tombées place d’Armes et Boulevard Gambetta avaient blessé 25 personnes. 8 d’entre elles furent trouvées mortes dans les décombres du bâtiment qui se trouvait au n°1 du boulevard Gambetta : Marie-Louise AUSSET, née GAUTIÉ, Clara BELLE, née GIRARD, Gabriel BOSSAN, Octave GLÉNAT, Angèle LASSALLE, née ZANTA, Henri LASSALLE, Georges MARANDEL et Albert PASSARD.
Marthe CORNU, née VELLAY, blessée place d’Armes, fut transportée à l’hôpital de La Tronche (Isère) où elle mourut le 24 août 1944.
Liste des victimes :
Julien AILLOUD
Marie-Louise AUSSET, née GAUTIÉ
Clara BELLE, née GIRARD
Gabriel BOSSAN
Victor CARRIER
Marthe CORNU, née VELLAY
Octave GLÉNAT
Angèle LASSALLE, née ZANTA
Henri LASSALLE
Georges MARANDEL
Camille MONNIER
Albert PASSARD
Jean RONY
Pour mémoire : L’hôpital de Saint-Marcellin accueillit plusieurs résistants du Vercors blessés en juillet et août 1944.
Certains ne survécurent pas : Maurice CORRÉARD, mort le 19 août 1944 et Michel PÉROTIN, mort le 21 août 1944.
SOURCES : Arch. Dép. Rhône et Métropole, Mémorial de l’oppression, 3808 W 500 et 611. — https://www.saint-marcellin.fr/mes-infos/actualites/327-a-la-memoire-de-jean-rony — http://thermopyles.info/tag/liberation/
Jean-Luc Marquer