SORRET Émile, Louis
Né le 3 novembre 1911 à Bouligney (Haute-Saône), exécuté sommairement le 5 septembre 1944 à Baume-les-Dames (Doubs) ; gendarme ; résistant de l’ORA et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Émile Sorret était le fils de Charles Alix et de Marie Valentine Coppey, sans profession. Il se maria le 24 septembre 1934 avec Noémie Alphonsine Joséphine Grandvillemin.
Il exerçait le métier de gendarme et fut affecté à la Brigade de Baume-les-Dames (Doubs) avec le grade de maréchal des logis. Il entra dans la Résistance à l’ORA (Organisation de Résistance de l’armée) et au maquis du Lomont.
Du 15 au 21 août 1944, 14 gendarmes de la brigade de Baume-Les-Dames rejoignirent le maquis et les FFI. En représailles, les logements des familles de la caserne furent pillés par les soldats allemands.
Les gendarmes participèrent peu de temps avant la bataille de Baume-Les-Dames à une opération de sabotage consistant à voler 13 motocyclettes aux forces allemandes basées dans l’ancienne caserne des gendarmes mobiles de la ville.
La bataille pour la libération de Baume-les-Dames débuta le 5 septembre 1944 à six heures. Le 4e régiment de tirailleurs tunisiens, des éléments du 3e spahis algérien et le groupe de FFI de Baume franchirent le pont sur le Doubs avec pour mission de contrôler l’axe routier Belfort-Besançon. Appuyés par des canons de 75 du régiment de tirailleurs ils détruisirent deux chars et un convoi ferroviaire allemand. À 9h30 les objectifs furent atteints empêchant les forces allemandes d’utiliser la route et la voie ferrée.
À 14 heures une contre-offensive allemande fut menée par trois chars Panther de la 11e panzer division, trois compagnies de Panzer grenadiers et quatre canons autos-moteurs de 150mm. Les forces françaises subirent l’assaut mais durent se retrancher sur la rive gauche du Doubs.
Les Allemands capturèrent les soldats français et les FFI qui n’avaient pas pu se replier.
Le maréchal des logis chef Jean Clairgironnet fut tué par un obus et le maréchal des logis François. Marion blessé mourut brûlé dans l’incendie par les Allemands de la maison où il était retranché.
Cinq gendarmes furent fusillés : Henri Beauchet, Louis. Bourgon, André Guichard, Raymond Mauveau, Émile Sorret, exécutés au lieu-dit « En Croyot » le 5 septembre,
D’autres résistants et des militaires réussirent cependant à s’échapper en traversant le Doubs en barque sous le feu ennemi ou cachés par des habitants.
La ville ne fut libérée que le 9 septembre après un bombardement d’artillerie de 48 heures.
Émile Sorret est inhumé dans le carré militaire du cimetière communal, à Baume-les-Dames (Doubs). Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué comme soldat des Forces françaises de l »intérieur (FFI).
Son nom figure sur la plaque commémorative installée sur la grille de la brigade de Gendarmerie » A la mémoire des militaires de la brigade combattants des Forces Françaises de l’Intérieur morts pour la France à Baume-les-Dames le 5 septembre 1944 » à Baume-les-Dames, sur la plaque commémorative 1939-1945 de la Gendarmerie, à Besançon (Doubs), sur le monument aux morts, à Bouligney et le Mémorial de la Résistance, à Vesoul (Haute-Saône).
SOURCES : UNPR, Commémoration de la libération de Baume-les-Dames UD 25.— Mémorial Genweb. — État civil (acte de naissance).
Jean-Louis Ponnavoy