Né le 16 avril 1897 à Bellegarde (Loiret), fusillé comme otage le 30 avril 1942 à Amiens (Somme) ; cheminot ; syndicaliste CGT ; militant communiste du Loiret.

Fils naturel de Marie, Eugénie Thillou, domestique âgée de trente et un an, Henri Thillou fut légitimé par le mariage de sa mère et de son père Jules Félix Chaintreau, le 16 juin 1897 à Bellegarde.
En 1914, il devança l’appel et s’engagea volontairement au titre du 16e escadron du train des équipages avant muté dans différents régiments d’artillerie. Démobilisé en septembre 1919, il trouva un emploi de caoutchoutier et partit s’établir à Montargis (Loiret). Domicilié à Villemandeur (Loiret), il se maria en février 1924 avec Juliette, Mélanie Bardou, dont il eut deux filles. Il fut embauché à la Compagnie de chemin de fer du PLM en avril 1926 en qualité de manœuvre au dépôt Traction de Montargis.
Il figura, en octobre 1938, sur la liste des candidats présentés par la CGT lors de l’élection des délégués suppléants auprès du chef de l’arrondissement Traction de Paris du réseau Sud-est de la SNCF.
Militant communiste, Henri Chaintreau fut secrétaire de la secrétaire de la cellule communiste de Villemandeur (Loiret) en 1936 et représenta le PCF dans les élections locales et il fut également conseiller prud’homal. C’est sans doute les seules raisons pour lesquelles il fut arrêté à son domicile par la Feldgendarmerie le 18 octobre 1941 et interné au camp de Royallieu à Compiègne (Oise). Il fut transféré à Amiens pour y être fusillé comme otage en représailles à un déraillement d’un train allemand près de Caen le 16 avril 1942. Henri Chaintreau a été fusillé à la citadelle le 30 avril 1942 à onze heures. Quatre otages ont été passés par les armes avec lui : Albert Bessières , Marcel Duchemin, Henri Laroche et Octave Gauthier.
Il a été inhumé au cimetière communal, à Longueau (Somme). Une rue de Villemandeur porte son nom.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et le titre d’interné politique le 29 mars 1956.
Son nom figure sur les plaques commémoratives de la SNCF, en gare, à Montargis (Loiret) et sur la plaque commémorative 1939-1945 de la SNCF au centre régional des opérations, à Paris (XIIe arr.)
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Somme, 26 W 940. – Renseignements fournis par la mairie de Villemandeur. – Le Travailleur (Loiret), 14 mars 1936. – Stéphane Robine dans Cheminots victimes de la répression Mémorial 1940-1945, sous la direction de Thomas Fontaine, Perrin/SNCF, Paris, 2017, page 347.— Le Cheminot syndicaliste, organe de l’Union des syndicats CGT de cheminots du PLM puis du Sud-est, 10 octobre 1938 (Institut d’histoire sociale de la Fédération CGT des cheminots).— État civil.— Notes de Louis Botella.

Jean-Pierre Besse, Jean-Louis Ponnavoy

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