Né le 11 juin 1920 à Pavant (Aisne), fusillé le 25 avril 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; coiffeur ; résistant communiste, chef du Groupe spécial.

Fils d’Albert Autéreau, charretier, et de Rosa Blanche Huyot, manouvrière, Albert Autéreau, titulaire du certificat d’études primaires, exerça le métier de coiffeur. Avant guerre, il était domicilié à Chézy-sur-Marne (Aisne), où il s’était marié le 12 octobre 1942 avec Roberte Beijdi. Prisonnier en juin 1940, il s’évada le 12 octobre du camp de Lorris (Loiret).
Dénoncé sans doute pour ses activités de Résistance, il dut quitter Chézy-sur-Marne en février 1943. Il entra alors dans la Résistance communiste dans la région parisienne et passa aux FTP en septembre 1943 comme chef d’un détachement en Seine-et-Oise. En octobre, il fut muté au « Groupe spécial ». Le Groupe spécial appartenait aux FTP mais était directement rattaché aux échelons supérieurs de l’appareil clandestin parisien et chargé spécialement de réaliser les attentats les plus importants et surtout l’exécution des anticommunistes, des individus considérés comme traîtres au parti et des policiers chargés de la répression terroriste. Il en devint le chef en décembre 1943 à la suite de l’arrestation du chef précédent Franz Roeckel dit Rajeac, fusillé au Mont-Valérien le 23 mars 1944.
Les Brigades spéciales lui imputèrent le cambriolage et l’incendie de l’usine Bailliez à Auffreville (Seine-et-Oise, Yvelines) le 17 novembre 1943, le vol au Secours national à Mantes et le cambriolage d’une bijouterie à Puteaux, enfin l’assassinat d’un dénommé Monnet à Suresnes le 7 janvier 1944.
Lorsqu’il fut arrêté le 11 janvier 1944 à 17 h 35 rue des Vinaigriers par la police allemande, il avait rendez-vous avec un responsable interrégional. Il était porteur d’une fausse carte d’identité au nom de Raymond Hue et d’un faux certificat de travail.
Son arrestation était consécutive à celle des membres du nouveau comité militaire de l’interrégion parisienne, le 11 au matin, rue Proudhon. C’était la première réunion de cette instance en cours de réorganisation.
Incarcéré à Fresnes, livré aux Allemands, Albert Autéreau comparut le 11 avril 1944 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.). Il a été condamné à mort pour « activités de franc-tireur ».
Albert Autéreau a été fusillé le 25 avril 1944 à 3h20 avec Jean-Désiré Camus arrêté le 8 janvier 1944, Louis Chapiro et Raymond Collot arrêtés le 11 rue Proudhon et Paul Roussière arrêté le 12 janvier rue d’Amsterdam où il devait avoir un rendez-vous.
Il a été inhumé dans le carré des corps restitués du cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne).
Il a été reconnu-Mort pour la France- le 4 mars 1946 et homologué FFI au nom des FTP.
Le nom d’Albert Autéreau figure sur le monument aux morts de Les Pavillons-sur-Bois (Seine-Saint-Denis) où résidait encore en 2004 Roberte Autéreau ainsi que sur celui de Chézy-sur-Marne (Aisne).
Sources

SOURCES : Arch. PPo, Brigades spéciales 2, 31. – AVCC Caen, 21 P 10794 . — Serge Klarsfeld et Léon Tsévéry, Les 1 007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 Juifs, édité et publié par l’association « Les Fils et les Filles des déportés juifs de France, mars 1995. — État civil.— MémorialGenweb.

Jean-Pierre Besse

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