Né le 25 février 1920 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ouvrier papetier ; militant communiste.

Domicilié à Bordeaux, Armand Monge était en 1939 secrétaire du groupe du Midi des Jeunesses communistes. Condamné le 1er juin 1940 par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour propagande communiste à un an de prison sans sursis (le sursis fut accordé en appel) et 50 F d’amende, il semble qu’il ait poursuivi ses activités militantes. Il était alors ouvrier à la centrale des usines à papier (CENPA).
Il fut interné le 22 octobre 1941 au centre de séjour surveillé de Mérignac (Gironde) à la suite de l’assassinat à Bordeaux d’un officier allemand, l’intendant Reimers. Marié et père d’un enfant (sa femme était enceinte de leur second enfant), il lui était reproché par les services de police de n’exprimer « ni de repentir sur son activité passée ni de loyalisme à l’égard du maréchal Pétain ». Sa belle-mère intervint en sa faveur mais en vain, le rapport de police s’étant montré particulièrement défavorable à sa libération. « Il appartient à une famille inféodée entièrement à l’idéologie moscoutaire. », écrivait ainsi l’inspecteur en charge de son dossier.
À la demande des autorités allemandes, il fut transféré au fort de Hâ (Gironde) le 31 août 1942. Maurice Papon, alors préfet, limita son intervention à la simple demande d’être informé du déroulement du transfert. Le 21 septembre suivant, Armand Monge fut exécuté comme otage au camp de Souge.
Raymond Monge s’était marié en juin 1939 à Bordeaux.
Son nom figure sur le mémorial des fusillés de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Gironde, série M, camp de Mérignac. – S. Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site de l’association des fusillés de Souge. – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit. – L’Humanité, 6 mars 1996. – État civil.

Julien Lucchini

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