Né le 12 juin 1898 à Le Lyaud (Haute-Savoie), exécuté sommairement le 15 juin 1944 à Condeissiat (Ain) ; instituteur ; syndicaliste et communiste jurassien ; résistant FTPF.

Fils d’un petit cultivateur qui fut conseiller municipal SFIO de Thonon-les-Bains jusqu’à son décès en 1935, Marcel Néplaz fut incorporé aux armées le 17 avril 1917. Arrivé au corps comme 2e classe le 18 avril 1917, il passa au 12e régiment de chasseurs à Limoges le 23 janvier 1919. Démobilisé le 21 novembre 1919, il se retira à Bréry le 20 décembre. Il fut réincorporé à sa demande au 44e régiment d’infanterie le 1er juillet 1920. Passé dans la réserve de l’armée active le 26 novembre 1920, il fut renvoyé dans ses foyers à Bréry. Son frère aîné Louis, né au Lyaud, fut tué sur le front en 1918.
Il devint instituteur en 1920, à sa sortie de l’École normale de Lons-le-Saunier (Jura). Successivement nommé dans plusieurs villages du massif jurassien, il s’établit à Nevy, en 1925, puis Montbarrey en 1930. Marié et père de deux filles, pédagogue apprécié, très actif dans l’action antifasciste, militant syndical dynamique (sanctionné par les autorités académiques pour avoir fait la grève du 30 novembre 1938), il fut "l’un des sept instituteurs communistes jurassiens avant-guerre" (selon A. Chaneaux en 1945).
Affecté au centre mobilisateur d’infanterie le 1er juin 1928, il fut rappelé à l’activité le 25 mars 1940. Définitivement réformé le 20 avril 1940, déplacé et mis en résidence surveillée à Montot (Haute-Saône) en 1940, interné à Écrouves (Meurthe-et-Moselle) de septembre à novembre 1942, "il fut relâché sur une énergique intervention de la population... et du curé" [de Montot]. Il quitta sa classe en décembre 1943 pour participer à la réorganisation de plusieurs maquis nord-jurassiens décimés par la répression de l’occupant puis, s’éloignant d’une contrée où il était trop connu, s’engagea dans les maquis de l’Ain et exerça des responsabilités au sein de l’état-major régional FTP. Il rejoignit volontairement les FFI au groupement « Allard » le 7 février 1944. Il fut nommé lieutenant à titre FFI à compter du 1er juin 1944. Après avoir tenu un barrage sur la route Bourg-Tournus le jour du débarquement allié, il fut arrêté et fusillé par les nazis le 15 juin 1944, à Condeissiat (Ain).
Marcel Néplaz obtint la mention Mort pour la France, fut homologué FFI et reconnu interné résistant. Il reçut à titre posthume la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance. Il repose à Cramans (Jura), village natal de son épouse.
Des plaques à sa mémoire ont été apposées dans les écoles de Montot (Haute-Saône) et de Montbarrey (Jura). Son nom figure sur le monument aux morts, à Montot. À la Libération, sa veuve, secrétaire de l’UFF, fut élue conseillère municipale de Dôle (Jura).
Sources

SOURCES : Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — Le Journal de Dôle, 18 novembre 1944 et 30 juin 1945. — Documents et renseignements communiqués par la famille de M. Néplaz. — Service historique de la Défense, Caen, AC 21 P 103394 et Vincennes GR 16 P 442130.

Yves-Claude Lequin

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