Né le 7 novembre 1914 à Banteux (Nord), fusillé le 1er juillet 1942 au fort du Vert-Galant à Wambrechies (Nord) ; employé de bureau dans la sidérurgie ; militant communiste ; résistant au sein de l’Organisation spéciale (OS) et des FTPF.

Louis Petit était né dans le Cambrésis, dans le petit village de Banteux où son père, Hector Petit, et sa mère, Marie, étaient tisseurs de lin à domicile. Dès le début de la Première Guerre mondiale, la famille Petit évacua Banteux et s’établit à Denain. Par la suite, Hector Petit travailla aux fours des Forges et Aciéries de Denain-Anzin et une maison lui fut affectée au numéro 40 de la cité Bessemer. Le métier était pénible et, par suite de son état de santé, Hector Petit fut muté en fin de carrière au service de la comptabilité de la fonderie de fonte en tant que garçon de bureau à l’âge de soixante-six ans en 1941.
La famille Petit s’agrandit à Denain : à Louis, à son frère et à sa sœur aînée s’ajoutèrent encore deux sœurs et un frère, Jean, né en 1925. Élever sept enfants était une lourde charge à l’époque où les salaires étaient faibles et les prestations familiales inexistantes. Néanmoins, Louis Petit eut des parents exemplaires, à la fois sévères et compréhensifs. Ses études terminées, Louis Petit entra comme teneur de livres de la comptabilité à la fonderie de fonte de Denain-Anzin où ses chefs apprécièrent vite son travail. Louis Petit, très réservé, intelligent, doté d’une remarquable mémoire, était toujours prêt à rendre service. Il avait deux passions : la lecture et le football : il était capitaine de son équipe avant d’effectuer son service militaire. Le jeune homme grandit donc dans une famille catholique où l’on ne parlait pas de « politique », ce qui ne l’empêcha pas d’adhérer aux Jeunesses communistes (JC) où il fut remarqué par Henri Fiévez qui s’occupait de la formation des jeunes.
Louis Petit effectua son service militaire du 15 octobre 1935 au 1er octobre 1937 au premier Régiment d’infanterie en tant que secrétaire comptable. Mobilisé le 26 août 1939, il fut affecté à la 5e compagnie du premier Régiment d’infanterie. En 1940 au moment de la débâcle, il parvint à ne pas être capturé. Du Calvados où l’exode l’avait conduit, il entreprit de rentrer à pied par étape chez lui à Denain où il arriva le 1er juillet 1940.
Dès le début de l’automne 1940, à la demande d’Henri Fiévez, Louis Petit constitua un groupe de résistants formé surtout de métallurgistes : les frères Santer, Arthur Santer et Emilien Santer, Léon Fraysse, un jeune métallurgiste travaillant aux Anciens établissements Cail, Lasselin travaillant aux Forges et Aciéries du Nord et de l’Est, Robert Bouchet et Jean Miroux, son camarade de travail. Tous étaient membres du Parti communiste et de la CGT reconstitués dans la clandestinité. Ce groupe était en relation avec les groupes d’Escaudain et de Lourches formés par Félicien Joly, élève-instituteur d’Escaudain. Les résistants de ces groupes firent surtout un travail de propagande (papillons, tracts, journaux clandestins), de recrutement, de récupération et de sabotages, ceci dès juillet 1941. Ces jeunes entrèrent dans l’Organisation spéciale et furent les précurseurs des Francs-tireurs et partisans (FTP). Ces groupes d’Escaudain et de Lourches furent décimés par la répression au cours de l’automne 1941. Félicien Joly fut arrêté le 18 septembre 1941, condamné à mort, puis fusillé le 10 novembre 1941.
Henri Fiévez, alors responsable à l’Organisation pour le Parti communiste, estima que Louis Petit, bon organisateur, pourrait succéder à Félicien Joly à la direction départementale des Jeunesses communistes dont les membres représentaient l’essentiel des groupes d’action de l’Organisation spéciale. Vers la fin de l’année 1941, il envoya son agent de liaison à Denain contacter Louis Petit puis le rencontra dans l’Avesnois : il lui demanda de prendre la direction départementale des Jeunesses communistes en lui spécifiant bien qu’il n’y avait aucune obligation, mais qu’une acceptation lui ferait encourir de très graves dangers en cas d’arrestation. Louis Petit accepta et passa dans la clandestinité, quittant Denain le 2 janvier 1942. À cette époque, l’Organisation spéciale de combat était dirigée par trois jeunes venant des Jeunesses communistes : Eusebio Ferrari, René Denys et Tadeusz Cichy dit Pawlowski (voir ces noms). Le 16 février 1942, Denys et Pawlowski furent abattus par les gendarmes français à Bruay-Thiers. Le 18 février 1942, Eusebio Ferrari subit le même sort à Anzin. Le pseudonyme de Louis Petit était Félicien, en souvenir de Félicien Joly. Dans la clandestinité, il rencontra Jeannette Lefevre, une résistante de Caudry qui fut condamnée après son arrestation en mai 1942 à cinq ans de travaux forcés et déportée. Dans la clandestinité, Louis Petit supervisa l’organisation des Jeunesses communistes dans le département du Nord. Il participa à plusieurs sabotages et abattit avec son adjoint Jean Bracq de Caudry un sous-officier allemand à Lille, boulevard Vauban.
La répression tomba sur le groupe fin avril-début mai 1942 notamment sur les agents de liaison et ceux qui leur fournissaient des refuges : trente-six arrestations au total furent opérées sur une quinzaine de jours. Louis Petit fut arrêté par la police française le 30 avril 1942, à La Madeleine (Nord), au domicile d’Yvonne Abbas, épouse de Florent Debels, responsable militaire sous la direction d’Émile Gary, régional FTP. On lui reprocha le meurtre d’un soldat allemand (Wilhem Hartman, abattu le 20 avril 1942 à Lille) et terrorisme. Il était alors responsable départemental FTPF pour le Nord, et effectuait des liaisons avec Paris. Il fut emprisonné, semble-t-il, à Valenciennes jusqu’au 6 mai, puis à Cuincy (Nord) jusqu’au 20 mai, enfin à Loos jusqu’au 1er juillet. Selon d’autres sources (DAVCC), il fut incarcéré à la prison de Douai, d’où on le transféra vers celle de Lille (sans précisions) le 29 mai 1942. Traduit devant le tribunal de la Luftwaffe, Louis Petit fut condamné à mort le 5 juin. Il a été fusillé par les Allemands le 1er juillet 1942 au fort du Vert-Galand à Wambrechies, avec cinq de ses camarades : Jean Bracq, Florent Debels, Floris Lehembre, Alexandre Bouchat et Charles Gawlowicz.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VII 0385, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Arch. du musée de la Résistance de Denain. – Notes Frédéric Stévenot.

Iconographie
ICONOGRAPHIE : Musée de la Résistance à Denain.

Odette Hardy-Hémery

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