PLAUD René, Louis [Fusillé]
Né le 6 août 1921 à Viry-Châtillon (Seine-et-Oise, Essonne), fusillé comme otage le 14 avril 1942 à Clairvaux (Aube) ; ingénieur des Arts et Métiers ; militant communiste, résistant du Front national.
Selon José Gotovitch, René Plaud, jeune communiste français, aurait joué un rôle dans les services, notamment en liaison avec des militants belges.
Le 9 septembre 1941, une baraque en planches à usage d’habitation appartenant à Auguste Plaud, au 50 rue de Gentilly à Villejuif, fut perquisitionnée. Sous le plancher, les policiers découvrirent des notes manuscrites, trois cents tracts ; l’Humanité, 27 septembre 1940 ; L’Avant-Garde, novembre 1940, mars 1941, « À bas les camps de travail », « Coup de force contre le sport français » ; des listes de souscription ; des papillons ; des brochures, etc. Ce matériel était destiné, outre Villejuif, aux localités de L’Haÿ-les-Roses, Fresnes, Le Kremlin-Bicêtre, Gentilly et Arcueil (Seine, Val-de-Marne).
La loge et le logement furent perquisitionnés, diverses pièces d’identité et des pesetas démonétisées datant de la République espagnole emportées. Auguste Plaud fut soupçonné d’être le responsable d’un groupe de propagandistes. Il y eut six interpellations, dont le locataire du jardin où était édifiée la baraque sans locataire ; mais les auditions les disculpèrent. Seul Auguste Plaud fut inculpé d’infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Interné à Voves (Eure-et-Loir), déporté à Neuengamme (Allemagne) le 21 mai 1944, il y mourut à une date inconnue.
Il apparut que René Plaud, fils d’Auguste, était le détenteur du matériel. Il travaillait comme manœuvre à la Société Entreprise Industrielle pour le compte des autorités allemandes au champ d’aviation de Dreux (Eure). René Plaud habitait dans une chambre d’hôtel, 190 rue de Paris à Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Il y fut arrêté vers 21 heures le vendredi 21 novembre 1941, quinze autres jeunes garçons et filles âgés de seize à vingt-trois ans furent appréhendés. Deux jeunes femmes, Gilberte Deslouis et Marie Matéos, déportées à Ravensbrück (Allemagne), rentrèrent après la libération du camp par l’armée soviétique le 30 avril 1945.
René Plaud fut incarcéré à la Santé (Paris, XIVe arr.), et condamné le 2 mars 1942 par le tribunal de la Section spéciale siégeant auprès de la cour d’appel de Paris à cinq ans de prison et mille deux cents francs d’amende pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939. Il fut incarcéré à la maison centrale de Clairvaux. Les autorités allemandes le désignèrent comme otage en représailles à un attentat commis à La Courneuve (Seine, Seine-Saint-Denis) le 2 avril 1942 contre un soldat allemand. Le 14 avril 1942 René Plaud a été fusillé avec André Chassagne près de Clairvaux, sur la commune de Ville-sous-la-Ferté (Aube). Un monument fut édifié en l’honneur des vingt et un otages fusillés en 1941-1942 en ce lieu. Sur le côté gauche de l’édifice figure un otage attaché à un hêtre, regardant les noms des victimes (dont celui de René Plaud) gravés sur un mur. André Marty, député communiste de Paris, inaugura ce monument en septembre 1946.
René Plaud repose désormais dans le carré militaire du cimetière communal de Villejuif.
René Plaud obtint la mention Mort pour la France et fut homologué membre de la Résistance intérieure française (RIF) au titre du réseau Front National.
Son nom est gravé à Villejuif sur le Monument aux Morts, sur la stèle commémorative 1939-1945 rue Georges Le Bigot et sur la plaque commémorative, place des fusillés.
SOURCES : CAC, 20010216/126/3381. — Arch. PPo., 77W 128, 77W 1738. — Arch. André Marty, E VII (CRHMSS). — DAVCC, SHD Caen, B VIII dossier 3 / FN (Notes Thomas Pouty), AC 21 P 526401. — SHD Vincennes GR 16 P 481762 (nc). — Site Internet Centre de documentation pédagogique de l’Aube. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb. — État civil, Viry-Châtillon.
Daniel Grason, Claude Pennetier