Né le 29 octobre 1887 à Lille (Nord), fusillé le 16 janvier 1942 au fort du Vert-Galant à Wambrechies (Nord) ; mécanicien ; militant syndicaliste ; militant communiste ; résistant de l’Organisation spéciale de combat (OSC).

Georges Renard, fils d’Alfred Renard, peigneron, appartenant au courant de la Libre Pensée, entra dans la vie active à douze ans. Il participa à la Première Guerre mondiale, combattit à Verdun et fut grièvement blessé lors des combats d’Hébuterne (Pas-de-Calais) en 1915. La guerre l’avait profondément marqué : il refusa d’être médaillé par les autorités militaires. À peine démobilisé, il participa avec d’autres combattants à la lutte pour la paix au sein de l’Association républicaine des Anciens Combattants que dirigeaient Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. Il fut de toutes les manifestations antifascistes et de solidarité envers les mutins de la mer Noire.
Dans les années 1920, il fut embauché comme mécanicien à la Compagnie du chemin de fer du Nord et résida de ce fait dans la cité-jardin de Lille-La Délivrance construite par cette firme. Il fut révoqué pour son activité syndicale et politique car il avait adhéré au Parti communiste. Il travailla alors, en 1930, dans une entreprise de ramassage d’ordures ménagères à Lille, l’entreprise Colon. Ayant rejoint les grévistes lors d’une grève des chauffeurs de camions et des ramasseurs, il fut à nouveau congédié. En 1931, Georges Renard reprit un petit garage, rue du Curé-Saint-Sauveur à Lille, dont la clientèle était surtout composée d’enseignants. En 1936-1937, il participa activement à l’aide à l’Espagne républicaine, adoptant un enfant espagnol. Au début de l’Occupation, alors qu’il avait abandonné son garage et s’était embauché au Garage parisien à Lille, il refusa de travailler « pour les Allemands », fut arrêté en septembre 1940 et purgea une peine d’un mois de prison à Loos-lès-Lille (Nord). C’est sur l’intervention d’un de ses camarades, Marius Joffrin, qu’il fut libéré. Relâché, il fut contraint d’aller travailler au Lager de Lomme jusqu’au jour de son arrestation. Il entra dans l’Organisation spéciale du Parti communiste clandestin. Sa demeure devint un refuge pour les clandestins : Eusebio Ferrari, Germinal Martel, René Martel, Madeleine Vincent. Elle fut également un dépôt de matériel de propagande (tracts, journaux, machines à écrire, ronéos) et d’armes à réparer ou à répartir.
Georges Renard fut arrêté sur son lieu de travail par la police judiciaire de Lille le 12 octobre 1941, pour « détention d’armes, d’explosifs et de munitions, tracts communistes ». On l’interna à la prison de Loos-lès-Lille, tandis que sa femme fut détenue pendant trois semaines. Leur fille, âgée de seize ans et demi, continua ses activités clandestines en redoublant de vigilance. Il aurait d’abord eu une peine de vingt ans de travaux forcés pour la détention de matériel de propagande. Mais il fut déféré devant le tribunal militaire allemand FK 678 de Lille, qui le condamna à mort le 31 décembre 1941. Un peloton d’exécution allemand le fusilla au fort du Vert-Galant, à Wambrechies, le 16 janvier 1942. Une intervention en sa faveur de la Délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés fut adressée peu avant, le 13 janvier.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VII 0190 (Notes Thomas Pouty). – J.-M. Fossier, Zone interdite, op. cit. – Jacques Estager, Ami, entends-tu, Paris, Messidor/Éd. Sociales, 1986. – Renseignements fournis par la famille. – Notes Frédéric Stévenot.

Odette Hardy-Hémery

Version imprimable