Né le 5 août 1898 à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé comme otage le 10 mai 1942 à Compiègne (Oise) ; ouvrier métallurgiste ; militant syndicaliste ; militant communiste.

Ursin Scheid, photo trouvée dans les fichiers le concernant, de la police de Rouen au long des années vingt et trente.
Ursin Scheid, photo trouvée dans les fichiers le concernant, de la police de Rouen au long des années vingt et trente.
Ursin Scheid était le fils d’un journalier et d’une tisseuse. Il s’engagea volontairement en novembre 1916, pour la durée de la guerre. Gazé au chemin des Dames, il reçut la Croix de guerre. Ajusteur puis chef d’atelier dans l’industrie métallurgique, il fut élu le 13 décembre 1925 trésorier adjoint du syndicat Confédération générale du travail unitaire (CGTU) des Métaux de Rouen. Il se maria en avril 1923 avec Odette Leorien au Petit-Quevilly et vécut à partir de 1926 dans cette commune, au 76 rue des Chartreux.
En 1927, il fut délégué au congrès de la CGTU qui se tint à Bordeaux du 19 au 24 septembre. Membre du Parti communiste, il avait accédé en 1925 au secrétariat de la troisième entente, chargé de la propagande pour les sociétés sportives. Il contribua par ailleurs à créer puis à animer la cellule des Chantiers de Normandie du Petit-Quevilly. Il faisait partie en 1928, du bureau régional du Parti communiste.
Avec Albert Costentin, il fut poursuivi pour propagande anarchiste à la suite d’un discours prononcé au Petit-Quevilly lors de la campagne pour les élections au conseil général (1931).
Rédacteur du Prolétaire normand sous la signature d’Ursin, il se présenta plusieurs fois aux élections municipales et continua à militer jusqu’à la guerre comme secrétaire adjoint de la section communiste du Petit-Quevilly et, en 1938, comme secrétaire départemental du Secours populaire (ex-Secours rouge international), dont l’activité sera marquée par l’aide aux républicains espagnols (civils et combattants) et le soutien aux familles déshéritées.
Le 24 avril 1940, il fut rayé de l’affectation spéciale par mesure disciplinaire, puis affecté au camp disciplinaire pour mobilisés de Meuvaines, dans le Calvados. Après sa démobilisation, il revint dans son foyer du Petit-Quevilly et travailla chez Renault, au 184 avenue du Mont Riboudet à Rouen. Il fut arrêté, selon sa femme Odette, le mercredi 22 octobre 1941, par la police française, dans le cadre de la rafle en milieu communiste qui toucha cent cinquante personnes de Rouen et sa région. Le déraillement d’un train à Pavilly le 20 octobre en fut le prétexte.
Interné au camp de Royallieu, à Compiègne, il a été fusillé le 10 mai 1942, sur décision des autorités allemandes, en représailles à des attentats et sabotages en Seine-Inférieure. À ses côtés, Maurice Boulet, Jean Delatre et Gustave Lecomte furent également fusillés.
À la Libération, la rue des Chartreux au Petit-Quevilly, où demeurait le couple Scheid, prit le nom de rue Ursin-Scheid par décision municipale.
Monographie de lieu d’exécution : Compiègne-Royallieu, Moulin-sous-Touvent, forêt de Carlepont (Oise) : février-mai 1942.
Sources

SOURCES : Arch. Nat., F7/13090. – Arch. Dép. Seine-Maritime, 1 MP 485, 497, 4 MP 2649, 2886, 7 F 3, 51 W 421. – Arch. com. Rouen. – Notes Jean-Pierre Besse. – État civil.

Jean-Paul Nicolas

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