Né le 15 septembre 1906 à Kanyad (Hongrie), mort le 11 février 1944 à Lyon, tué par la milice ; exerça divers métiers dont cheminot ; militant communiste ; résistant.

Sixième enfant d’une famille de cultivateurs aisés, Étienne Toro commença ses études secondaires en Hongrie qu’il abandonna pour apprendre le métier de tailleur. A seize ans, il partit à l’aventure, traversa la Roumanie et, à son arrivée à Constanza, s’enrôla dans la Légion étrangère. Après deux années passées en Algérie, grâce au rachat de sa prime par sa famille qui attaqua le gouvernement français pour enrôlement de mineur, il fut amené à Marseille où il devint chauffeur. En 1927, il rencontra une jeune couturière lyonnaise, Jeanne Favier et le couple s’installa à Lyon et eut trois enfants.
Tour à tour peintre, cheminot, manœuvre et chômeur, Étienne Toro, qui avait obtenu sa naturalisation en 1930, adhéra au Parti communiste en 1933 et assura, en tant que secrétaire du rayon de la Guillotière, la conduite des luttes locales contre les Ligues, pour le Front populaire, pour l’aide à la République espagnole. Son ardeur était telle qu’il entra parfois en conflit avec la direction régionale du parti qui désapprouva certaines de ses initiatives.
En 1939, il fut mobilisé à Sathonay (Ain) au 1er régiment étranger mais ne fut pas envoyé au front en raison de sa nombreuse famille.

Démobilisé, il devait par la suite participer à la Résistance en compagnie de sa femme dont la boutique de couturière dans le vieux Lyon servit de relais. Intégré à un groupe franc, il prit part à de nombreuses actions de sabotage dans les usines de l’agglomération lyonnaise, à l’attaque du fourgon cellulaire qui transportait Raymond Aubrac, à l’enlèvement, grâce à sa connaissance de l’allemand, de détenus de la Résistance soignés à l’hôpital de l’Antiquaille et à la distribution en ville du faux Nouvelliste imprimé par les clandestins.
À la suite d’une dénonciation, Étienne Toro tomba, le 11 février 1944, dans un guet-apens tendu par les miliciens. Il fut mortellement blessé à proximité du dépôt de matériel des groupes francs où il se rendait et mourut à l’hôpital. Le lendemain, sa femme fut arrêtée et elle ne fut remise en liberté que le 16 juillet suivant. Onze compagnons de Toro qui avaient aussi été arrêtés, furent fusillés dans la semaine qui suivit le 11 février, dans les fossés du fort de La Duchère.
Deux de ses enfants, Suzanne et Étienne, ont séjourné à l’Ermitage, de Villeneuve-Loubet, pension pour les enfants de victimes.
Sources

SOURCE : Documents familiaux transmis par Henriette Gaffiot, fille d’Étienne Toro.

Maurice Moissonnier

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