Née le 16 juillet 1919 à Senones (Vosges), guillotinée le 11 mai 1944 à Cologne (Allemagne) ; ouvrière du textile ; militante syndicaliste CGTU, puis CGT de Senones ; militante communiste ; résistante dans les FTPF.

Émilienne Huin et Solange Vigneron font la quête pour le soutien à l’Espagne républicaine.
Communiquées par Jean-Michel Adenot.
Photo dans le dossier du Komintern.
Autobiographie de 1938, première page sur 5.
Cliché Jean-Michel Adenot
Cliché Jean-Michel Adenot
Cliché Jean-Michel Adenot
Cliché Jean-Michel Adenot
Solange Vigneron était la fille de Marie Lucie Vigneron (plus tard Jacoberger), née le 14 février 1894 à Senones, sans profession puis ouvrière du textile chez Leaderich, et la nièce de Jeanne Vigneron (1895-1972) militante communiste. Solange Vigneron obtint son certificat d’études en juin 1931, puis elle suivit un an et demi de cours complémentaires. Elle écrivit dans son autobiographie de 1938 : "J’ai ensuite quitté l’école sans terminer mes études un peu par incompréhension et aussi pour apporter un peu plus de bien-être à ma famille grâce à mon travail."
Sa mère était membre du Parti communiste depuis janvier 1937, déléguée syndicale d’atelier en 1937 et membre du Rassemblement mondial des femmes contre la guerre et le fascisme ainsi que du Secours populaire. La mère semble s’être mariée avec Jacoberger après la naissance de Lucie Vigneron qui porte son nom de jeune-fille. Celle-ci écrit : "Quand à mon père [tisserand] il n’appartient à aucun parti politique, il est sympathisant de notre parti et adhérent à la CGT."
Ouvrière du textile depuis 1933, Solange Vigneron adhéra à la CGTU, et en novembre 1934 au Parti communiste, à quinze ans, par l’intermédiaire de son oncle, Spaini, secrétaire de la cellule de Senones. Avec sa tante, membre du bureau régional communiste, secrétaire permanente de l’UD-CGT, elle participa à la grève des usines Boussac d’avril à juin 1936. Elle écrit en 1938, "J’ai participé bien entendu aux mouvements de grèves qui eurent lieu dans notre région sans y jouer aucun rôle". Elle fréquentait une société de sport, La Jeunesse sportive senonaise, "où nous avons un moniteur socialiste à tendance pivertiste. Au cours de nos discussions d’ailleurs fort rares mon point de vue s’est révélé entièrement opposé au sien que je considère comme dangereux pour la classe ouvrière", écrivit-elle dans son autobiographie de 1938. La commission des cadres du PCF nota cette situation dans son évaluation comme une inquiétude.
Solange Vigneron n’avait que dix-sept ans lorsqu’elle devint secrétaire adjointe du syndicat CGT du Textile de Senones. Elle créa dans cette ville un cercle de l’Union des jeunes filles de France dont elle fut secrétaire et trésorière régionale. Elle militait activement à la cellule communiste de Senones, section de Saint-Dié. Elle établissait les procès-verbaux des réunions, rédigeait des tracts et affiches et diffusait la presse. Sa culture politique se limitait à la lecture de l’Humanité, de l’Avant-garde, à Jeunes filles de France selon son témoignage. Elle suivait parfois des cours du soir mais pas de cours politiques.
Après la signature du Pacte germano-soviétique, Solange Vigneron demeura au Parti communiste et participa aux diffusions de journaux et tracts clandestins dès juillet 1940. Elle dirigea alors le PC clandestin à Senones, puis devint, en septembre 1941, responsable interrégional des Jeunesses communistes pour sept départements et agent de liaison de l’état-major régional FTP. Elle était célibataire. Elle prit le pseudonyme de Jacqueline Colin.
Recherchée, Solange Vigneron fut arrêtée à Nancy le 23 avril 1942 par la police française spéciale et livrée à la Gestapo. Torturée à la prison Charles III de Nancy, elle ne livra aucun renseignement. Elle fut alors transférée à Paris puis à Aix-la-Chapelle (Allemagne) où elle fut condamnée à la peine de mort. Elle attendit l’exécution plusieurs mois à la prison de Cologne, donnant des preuves de son courage et réconfortant ses codétenues.
Solange Vigneron fut guillotinée à Cologne le 11 mai 1944 avec Marie-Louise Birgy et Andrée Heu.
Solange Vigneron a été reconnue « Morte pour la France », déportée résistante (DIR) homologuée FFI statut militaire, et médaillée de la Résistance par décret du 25 mars 1957, parution au JORF du 30 mars 1957. Elle fut faite chevalier de la Légion d’honneur en mai de la même année.
Elle avait été inhumée solennellement à Senones le 6 janvier 1949.
Sa mère Lucie Jacoberger obtint un diplôme des FTPF pour "aide et assistance" à la Résistance.
Sources

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 220, autobiographie, 1938, classée AS. &#8212. — Les Vosges nouvelles, 1944-1949. — AVCC-SHD, Caen, AC 21P 688702 et AC 21P 171840 (nc).— SHD, Vincennes, GR 16P 594232 (communiqué par Jean-Michel Adenot). — État civil. — Notes Jean-Michel Adenot.

Roger Martin, Annie Pennetier, Claude Pennetier

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