Né le 2 juin 1920 à Petit-Quevilly (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), fusillé comme otage le 10 mai 1942 à Compiègne (Oise) ; ouvrier métallurgiste ; militant communiste de Seine-Inférieure.

Jeune ouvrier métallurgiste de Petit-Quevilly, y demeurant au 1 rue Thiers, membre du PCF et de la CGT, Jean Delatre, avec son frère Roland Delatre (né en 1922) et Francis Lemonnier, participa à la reconstitution clandestine des Jeunesses communistes de Seine-Inférieure dans le café de l’avenue de Caen tenu par Mme Castelli.
Quelques semaines après, au Petit-Quevilly, ce furent les premières arrestations pour diffusion de tracts et inscriptions anti-allemandes. Jean Delatre fut arrêté le 19 septembre 1940 par la police française, condamné à treize mois de prison pour propagande communiste par le tribunal correctionnel de Rouen. Il effectua cette peine à la prison rouennaise de Bonne-Nouvelle puis à celle de Clairvaux et fut libéré au début d’octobre 1941.
À peine libéré, il fut à nouveau arrêté le 21 octobre 1941 dans le cadre de la rafle qui toucha les 21 et 22 octobre 1941 environ cent cinquante communistes de la Seine-Inférieure. Appréhendé par la police allemande au cours de cette opération conjointe des polices française et allemande, il fut dirigé vers le frontstalag 122 de Compiègne (camp de Royallieu).
Il a été fusillé comme otage le 10 mai 1942 en représailles à des attentats dans la région normande. À ses côtés, Maurice Boulet d’Elbeuf, Ursin Scheid de Petit-Quevilly, et Gustave Lecomte d’Oissel furent également fusillés.
Roland Delatre, le frère de Jean, jeune maquisard FTP, fut tué au combat le 13 juin 1944 en Mayenne, lors de l’anéantissement du maquis de Lignères-la-Doucelle (attaque de la ferme de la Girarderie).
Une « rue des Frères-Delattre » existe à Petit-Quevilly depuis 1944 en remplacement de la rue de la Gare. Une certaine précipitation a amené à écrire le patronyme des deux frères avec deux « t », sans vérification de leur état civil exact.
Jean Delatre fut homologué résistant.
Monographie de lieu d’exécution : Compiègne-Royallieu, Moulin-sous-Touvent, forêt de Carlepont (Oise) : février-mai 1942
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. mun. Petit-Quevilly. – Louis Eudes, Notre combat de classe et de patriote (1934-1945). – Brochure éditée par la Fédération de Seine-Maritime du Parti communiste français en 1995, EDIP Saint-Étienne-du-Rouvray. – Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine-Maritime. 1940-1944, édité par l’Association départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime, 1992. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 168359 (nc).

Jean-Paul Nicolas

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