Né le 16 octobre 1923 à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; mécanicien ; communiste, membre du PCF clandestin des Côtes-du-Nord ; FTPF.

Marcel Le Calvez était le fils de Yves, Marie Le Calvez, marin d’État né en 1892 à Plounez (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), et de Marie, Georgette Crichan, née à Ploubazlanec en 1902, ménagère. Mécanicien en automobile, Marcel Le Calvez était célibataire et domicilié à Ploubazlanec au moment de son arrestation. En 1942, il était en relation avec Louis Pichouron qui était en train de structurer le PCF clandestin dans l’ouest du département et en particulier dans le canton de Paimpol autour du couple Lhostis. Désigné pour aller travailler en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), Marcel Le Calvez était entré dans l’organisation clandestine et plus particulièrement dans la branche militaire. Fin 1942, Marcel Brégeon, responsable du PCF clandestin dans les Côtes-du-Nord, demanda à l’ensemble des groupes de l’organisation spéciale (OS) de passer à l’action. Marcel Le Calvez formait avec Jean Le Floc’h un groupe armé qui avait pour objectif d’incendier les fermes de collaborateurs. Il était sous la responsabilité de Pierre Lhostis qui réussit à quitter la région avec son épouse Elisa en avril 1943. Fin 1942, l’identification de quelques dizaines de militants fut rendue possible par les aveux obtenus sous la torture par les inspecteurs du Service de police anticommuniste (SPAC) et le non-respect des mesures de cloisonnement liées à la clandestinité. Elle provoqua une véritable hécatombe, sans toucher cependant les principaux responsables du PCF clandestin en fuite. Marcel Le Calvez se replia chez Auguste Pichouron, frère de Louis, agriculteur à Plouguiel, chez qui il se cachait avec Jean Le Floc’h. Le 3 avril 1943, le groupe fut repéré. Au cours de son arrestation, Le Calvez fit usage de son arme, blessant deux gendarmes. Louis Pichouron et Jean Le Floc’h réussirent à prendre la fuite. Marcel Le Calvez fut incarcéré à Saint-Brieuc puis à Rennes. Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par un tribunal allemand et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec trente et un autres camarades dont huit Républicains espagnols. Son nom figure sur Le monument du Colombier à Rennes, et sur La plaque des résistants à Ploubazlanec. Son corps fut ramené de Rennes par la femme d’Amédée Le Guen, déporté. Il fut inhumé au cimetière de Paimpol.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W32, activité du PCF (1940-1944), 68J9. – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de justice de Rennes, Procès Léon Renard, juin 1946. – AVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, « Les femmes dans la Résistance dans les Côtes-du-Nord », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 3/4, 1996. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Témoignages d’Elisa Lhostis et d’Amédée Le Guen recueillis en 1995. – État civil, Ploubazlanec.

Alain Prigent, Serge Tilly

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