Né le 28 août 1924 à Lannion (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), fusillé le 3 juillet 1944 à Angoulême (Charente) ; cuisinier ; militant du Parti communiste clandestin.

Son père, mécanicien, originaire de Plouaret, épousa Marie Françoise Le Corre, couturière à Trévou-Tréguignec (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). Cuisinier dans le plus grand hôtel de Lannion, « La Porte de France », Edmond Le Merrer habitait avec sa grand-mère paternelle Marie Philomène Cadiou rue Kergomar près de la gare de Lannion. En contact avec un groupe de jeunes de Lannion emmenés par les frères Provost (Jean et Ambroise), Edmond Le Merrer militait au sein de la Jeunesse communiste clandestine. Membre du groupe de l’Organisation spéciale (OS) chargé des opérations militaires dans le Trégor il était en liaison directe avec Yves Toanen et Maurice Lagadec. Marcel Danigo, Pierre dans la clandestinité, militant replié à Plouguiel, assurait le contact avec la direction politique et militaire départementale. Ce dernier l’envoya au début de l’année 1943 à Quimper dans le Finistère où il fut arrêté le 24 mars 1943 lors d’une attaque contre un garde de communications. Au début du mois d’avril 1943 les militants communistes particulièrement surveillés furent durement frappés par le Service de répression des menées antinationales (SRMAN). Le responsable départemental, Marcel Brégeon, fut abattu à Saint-Brieuc le 15 avril 1943. Dans le même temps plusieurs dizaines de communistes furent arrêtés, affaiblissant considérablement l’organisation clandestine. Cette première vague d’emprisonnements fut suivie au mois d’août 1943 – à la suite de la trahison d’un des responsables de l’organisation clandestine, Léon Renard – de l’arrestation de plus de cinquante militants des triangles clandestins sur l’ensemble du territoire des Côtes-du-Nord. Edmond Le Merrer, après avoir été emprisonné pendant plus d’un an, fut jugé par une cour martiale allemande, condamné à la peine de mort. Il fut exécuté le 3 juillet 1944 à Angoulême ainsi que quatre autres militants communistes arrêtés au même moment que lui dans les Côtes-du-Nord : Charles Le Moal, Émile Laurent, Marcel Danigo et Jean-Baptiste Mont. Edmond Le Merrer avait vingt ans. Avant de mourir, Edmond Le Merrer rédigea une lettre à ses proches où il affirmait ses sentiments patriotiques et sa confiance dans la Section française de l’internationale communiste (SFIC).
Une cellule de l’actuelle section du PCF de Lannion porte son nom. Son nom figure sur Le monument du stade des Trois Chênes à Angoulême.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord


Voir Angoulême, stand de tir des Trois Chênes (Charente), 1941-1944
Oeuvres

Iconographie : -Photo d’Edmond Le Merrer, reproduction de la lettre d’Edmond Le Merrer avant son exécution dont l’original est conservé au musée de la Résistance de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) (Document ANACR). Reproduction de la lettre d’Edmond Le Merrer avant son exécution (Document ANACR).

Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor 1043W33, activité du PCF (1940-1944). – L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et no 11, 2005. – État civil, mairie de Lannion.

Alain Prigent, Serge Tilly

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