Né le 20 mars 1903 à Pinczow (Pologne), fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; enseignant, manœuvre ; résistant FTPF.

Stanislaw Toporowski
Stanislaw Toporowski
Stanislas Toporowsky habitait à l’hôtel, 41 rue Gay-Lussac puis 4 rue Rollin à Paris (Ve arr.). Il était titulaire d’un récépissé de carte d’identité délivré le 6 juin 1940 au titre de « travailleur industriel ». La validité de son permis de séjour se terminait le 20 juillet 1942.
Il avait obtenu en Pologne son diplôme d’instituteur. À Paris, il s’inscrivit à la faculté des lettres et à l’École de préparation des professeurs de français à la Sorbonne. Il travailla aux ateliers de construction de Châtillon-sous-Bagneux (Seine, Hauts-de-Seine). Après la déclaration de guerre, l’entreprise se replia à Quimperlé (Finistère), puis à Toulouse (Haute-Garonne), où elle s’installa définitivement. Logé dans un foyer d’étudiants à Toulouse, Stanislas Toporowsy fit la connaissance de Macha Lew, militante du Travail allemand (TA). De retour à Paris en septembre 1940, ils continuèrent à entretenir des relations amicales. Sans travail, Stanislas Toporowsy s’inscrivit au chômage ; l’entreprise lui alloua une allocation.
Le 25 avril 1942, Saül Bot, violoniste, élève du conservatoire, et Hersch Zimmerman, ancien combattant d’Espagne, fabriquaient une bombe en vue d’un attentat le 1er mai, dans un logement au 7e étage du 49 rue Geoffroy-Saint-Hilaire (Ve arr.). Une explosion se produisit, Saül Bot fut déchiqueté, Hersch Zimmerman mourut de ses blessures. La police identifia l’amie de Saül Bot, Macha Lew, qui fut appréhendée à son domicile, 1 bis rue Lacépède (Ve arr.).
Les inspecteurs de la Brigade spéciale no 2 tendirent une souricière et neuf militants communistes furent appréhendés entre le 26 et le 30 avril. Les policiers arrêtèrent Stanislas Toporowsky le 27, quand il se présenta au logement de Macha Lew. Il portait sur lui une carte de tabac au nom de Saül Bot, un carnet avec des notes et deux lettres manuscrites en polonais, ainsi qu’une photographie de Macha Lew. Il affirma aux policiers qu’il était venu pour l’inviter à déjeuner, les concierges témoignèrent qu’il venait quotidiennement lui rendre visite. Les policiers perquisitionnèrent son logement et saisirent dans une bouilloire une carte d’identité en blanc portant le tampon de la mairie de Pougues (Nièvre) avec la photographie de Macha Lew. Il déclara lors de son interrogatoire qu’il n’avait « jamais fait partie d’aucune organisation politique ».
Stanislas Toporowsky fut incarcéré à la prison de la Santé (XIVe arr.), puis au camp de Compiègne (Oise) sur ordre du commando spécial pour crimes capitaux de la Geheimfeldpolizei. Il fut passé par les armes comme otage le 11 août 1942 à 10 h 20 au Mont-Valérien, puis incinéré au Père-Lachaise (Paris, XXe arr.). Ses restes furent inhumés le 29 août 1942.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., PCF Carton 12, activités communistes pendant l’Occupation, 77W 287, 77W 403. – DAVCC, Caen, B VIII dossier 3 (Notes Thomas Pouty). – Annette Wieviorka, Ils étaient Juifs, résistants, communistes, Denoël, 1986. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC.

Iconographie
PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 189 cliché du 29 avril 1942

Daniel Grason

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