Né le 22 août 1909 à Puteaux (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 27 octobre 1943 à Angers (Maine-et-Loire) ; cheminot ; membre du Parti communiste clandestin ; résistant FTPF dans les Côtes-du-Nord et en Loire-Inférieure (Loire-Atlantique).

Marcel Lerbret était le fils d’un menuisier. Ouvrier à l’usine Bernard à Rueil-Malmaison (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine), il adhéra au Parti communiste en 1936. Le 4 avril 1937 il fut embauché comme ajusteur à la SNCF. Affecté à Lisieux (Calvados) puis à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), dans la banlieue de Rouen, il fut muté en 1941 au dépôt de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) où il demeurait, 4 place de la Cité, avec son épouse et ses deux enfants. Il s’était marié à Puteaux le 13 août 1932 avec Simone Gruere.
En contact avec Louis Le Paih, Lili, responsable militaire interrégional de l’Organisation spéciale (OS), bras armé du Parti communiste clandestin en septembre 1941, il fit partie du premier triangle du PCF clandestin au dépôt, avec Jean Cosson, sous la responsabilité d’Armand Guillou, chef du groupe des Francs-tireurs et partisans (FTP). Le 9 novembre 1942, il fut arrêté avec Maurice Pellan pour avoir prononcé des paroles désobligeantes à l’égard des Allemands puis fut relâché quelques jours plus tard. Se sentant menacé, plongeant dans la clandestinité, il se replia alors dans la région nantaise où il occupa un poste important dans la direction des FTP.
Commissaire militaire régional de Loire-Inférieure en décembre 1942, il devint commissaire aux effectifs pour l’interrégion M. en mars 1943. Il habitait 13 rue du Transval à Nantes. Dans la nuit du 10 juillet 1943, à 22 heures, il fut arrêté, porteur d’un pistolet automatique, avec Pierre Legendre et Pierre Levant, par la brigade spéciale d’Angers accompagnée par la Sûreté allemande alors qu’il avait rendez-vous à un passage à niveau en gare de Chantenay (Loire Inférieure, Loire-Atlantique) avec Léon Renard avec lequel il eut des contacts au Mans. Leur groupe fut donné par un étudiant qui venait d’intégrer les FTP. Il tenta de s’évader en sautant de la voiture où il se trouvait mais il fut grièvement blessé. Dans une lettre à sa femme, il indiqua que Léon Renard avait donné les noms des militants du dépôt des cheminots de Saint-Brieuc aux inspecteurs du Service de police anticommuniste (SPAC). La trahison de Renard provoqua l’arrestation d’une vingtaine de militants communistes de Nantes et permit à la police d’abattre Auguste Delaune au Mans en juillet 1943.
Le 27 octobre 1943, il fut jugé et condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand d’Angers (Maine-et-Loire) pour affiliation à une organisation FTP et fusillé dans cette ville. Sa femme déposa à charge contre Renard devant la cour de justice de Rennes lors du procès Léon Renard le 22 novembre 1945. Il fut homologué capitaine des Forces françaises de l’intérieur (FFI) à titre posthume.
Le nom de Marcel Lerbret figure sur La plaque, 4 place de la Cité à Saint-Brieuc, sur La plaque des cheminots, en gare SNCF de Saint-Brieuc et sur Le monument des cheminots du dépôt SNCF, rue Jean-Coquelin, à Saint-Brieuc.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord


Angers, champ de tir de Belle-Beille (Maine-et-Loire) 1944 –1944
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 2W114, 1140W33. – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine, 213W68, dossier de la Cour de justice de Rennes, procès Léon Renard, juin 1946. – L’Aube Nouvelle. – Ouest-Matin. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « La bataille du rail », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 8/9, 2000. – Serge Tilly, « L’occupation allemande dans les Côtes-du-Nord (1940-1944), Les lieux de mémoire », Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 10, 2004 et No 11, 2005. – Note de Carlos Fernandez, correspondant de « Rail et Mémoire », et Jean-Pierre Besse. – Dossier au secrétariat d’État aux Anciens Combattants. – État civil.

Iconographie
ICONOGRAPHIE : Alain Prigent, Serge Tilly, "Les fusillés et décapités après jugement par un tribunal militaire allemand (Côtes-du-Nord, 1940-1944)", Les Cahiers de la Résistance populaire, n°12, mai 2011.

Alain Prigent, Serge Tilly

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