Né le 3 février 1925 à Eaubonne (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), fusillé le 23 mars 1942 à Mers-el-Kebir (Algérie) après condamnation à mort ; marin ; mutin, tente de détourner un cargo charbonnier français vers la marine britannique de Gibraltar.

Paul Peyrat et Jacques Pillien sur le pont de La Sétoise après leur capture.
Paul Peyrat et Jacques Pillien sur le pont de La Sétoise après leur capture.
Fils d’un contrôleur des transports parisiens et d’une employée de bureau, Jacques Pillien falsifia son âge de deux ans pour être engagé dans la marine. Hostile au gouvernement de Vichy, il chercha le moyen de rallier la France libre. Affecté au cargo le Gabriel-Guis’hau, il tenta, lors d’une escale à Dakar, avec Paul Peyrat et Marcel Chapelain, de gagner le Gambie britannique, mais sans succès. Ils achetèrent un revolver qu’ils introduisirent sur le cargo. Ils réussirent à en voler un autre dans la cabine du commandant. Le 6 mars 1942, ils firent irruption sur la passerelle et prirent le contrôle du cargo, en se manifestant auprès des bâtiments anglais qui étaient à proximité. Mais un bateau d’escorte comprit que le cargo se détournait et se montra menaçant. Le commandant réussit à reprendre le contrôle. Jacques Pillien et Paul Peyrat sautèrent à mer et nagèrent vers une corvette anglaise qui continua à tourner. Il fut rattrapé par un escorteur dragueur de mines à 50 mètres du but.
Le 13 mars 1942, ils furent jugés par la cour martiale du tribunal de bord d’Oran pour mutinerie et condamnés à mort. Yves La Carboullec obtint dix ans de prison. Jacques Pillien aurait pu échapper à l’exécution s’il avait fait la preuve qu’il avait moins de 18 ans, or les papiers avaient été perdus en plongeant en mer. Ils furent exécutés le 23 mars dans une carrière face au port, en chantant une chanson du temps : « Je ne donnerais pas ma place pour un boulet de canon » de Jean Boyer :
« Elle est trop bonne et j’ai le filon,
Tous mes ennuis s’effacent
L’espoir est dans mon cœur
À tous les gens qui passent
Je veux crier mon bonheur. »
Une rue d’Eaubonne porte le nom de Jacques Pillien.
Sources

SOURCE : Francis Lasnier, « D’Eaubonne à Gibraltar, Jacques Pillien, marin résistant fusillé à 17 ans », Mémoires vives, Institut d’histoire sociale CGT d’Ile-de-France, juillet-septembre 2012, n° 21.

Claude Pennetier

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