Né le 9 novembre 1914 à Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique, Loire-Inférieure), fusillé le 13 août 1943 au terrain militaire du Bêle à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; ajusteur ; militant communiste ; membre de l’Organisation spéciale (OS).

Cliché communiqué par son neveu Claude Le Lan
Fils d’Eugène Le Lan métallurgiste et de Marie Guignard, Guy Lelan habitait Trignac (Loire-Atlantique, Loire-Inférieure) avant la Seconde Guerre mondiale. D’esprit frondeur, en 1933, il fut condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire pour délit de chasse.
Ajusteur à la future Société nationale des constructions aéronautiques de l’Ouest (SNCAO), il adhéra aux Jeunesses communistes en 1934 et devint le meilleur diffuseur de L’Avant-Garde du petit groupe de sept militants, contribuant au développement du mouvement dans la région nazairienne. Pendant son service militaire en Bretagne (1935-1937), il fit de nombreux séjours en prison pour indiscipline, distribution de tracts, propagande communiste avant d’être envoyé dans un bataillon disciplinaire à Oléron (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) puis à Giromagny (Territoire-de-Belfort). En 1938, il se maria avec Paule Biron, institutrice, membre du « groupe des jeunes » de l’Enseignement avec André Lermite.
Il fut mobilisé en septembre 1939 mais revint en affectation spéciale à la SNCAO à Saint-Nazaire dès le mois de novembre 1939. À l’arrivée des Allemands, il fut embauché par les Fonderies de Trignac puis à la base sous-marine de Saint-Nazaire (janvier 1941-juin 1942).
Membre du Parti communiste français (PCF) clandestin, Guy Lelan forma un groupe de l’OS avec Georges Girard et Albert Rocheteau, devenant le spécialiste des explosifs. Recherché activement dans la région nazairienne, il s’installa à Rezé (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), sa femme ayant été nommée en septembre 1942 dans une école de Nantes (Prairie d’Aval, logée alors au château Étienne Vorus, prairie d’Amont). Il fut alors embauché à Château-Bougon mais quitta l’usine dès le mois d’octobre, de peur d’être envoyé en Allemagne. Alors sans travail, il fut contacté par Mougenot qui recherchait des militants susceptibles de prendre la relève des membres de l’OS arrêtés à l’été 1942. Il passa dans l’illégalité (sous le pseudonyme Clément) et entra dans le groupe FTP de Jean Fraix. Il participa à divers attentats dans la région nantaise dont l’exécution de deux collaborateurs et la destruction du pont tournant SNCF du Grand-Blottereau à Nantes le 16 janvier 1943.
Dénoncés par le responsable politique régional du PCF, Lelan et Mougenot cambriolèrent un commerçant pour se procurer de l’argent et fuir au Mans (Sarthe). Arrêté le 2 février 1943, Guy Lelan, après un procès où la défense était assurée par un avocat allemand, fut condamné à mort par le tribunal allemand le 13 août 1943 (« Procès des Seize ») et fusillé au terrain militaire du Bêle le 25 août 1943.
Il fut reconnu Mort pour la France le 19 février 1945.
Une rue de Rezé et une cellule communiste de Loire-Atlantique portent son nom.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII 4 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Ille-et-Vilaine 217W15. – Arch. Dép. Loire-Atlantique, 4M1851, 305 J 3 . – Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la jeunesse, Paris, Éd. Sociales, 1972. – Maxime, Raconte, camarade, Saint-Nazaire, 1974. – Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1987. – Jean Bourgeon (sous la dir.), Journal d’un honnête homme pendant l’Occupation, Thonon-les-Bains, L’Albaron, 1990. – Renseignements communiqués par Pierre Mahé. – Comité d’entente des anciens combattants, Les fusillés rezéens. Procès des 42, 15 au 28 janvier 1943, 2003. — État civil.

Guy Haudebourg

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